Le paysage automobile chinois a connu des changements significatifs en 2024. Avec une croissance de 5,5 % et 22,9 millions de véhicules immatriculés, ce marché confirme son statut de leader mondial dans la transition vers l’électrique. Cette évolution profite particulièrement aux constructeurs locaux, tandis que les marques occidentales peinent à maintenir leur position. On fait le point avec Univers Motors.
Les constructeurs chinois dominent leur marché national
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les marques nationales chinoises représentent désormais 61 % du marché local, soit une progression de 8,6 points par rapport à 2023. BYD se place en tête avec 16 % des ventes, suivi par Geely (9 %) et Chery (6 %). De nouveaux acteurs spécialisés dans l’électrique, comme Xpeng et Leapmotor, gagnent également du terrain.
Cette montée en puissance s’effectue au détriment des constructeurs occidentaux. Les géants allemands subissent des revers notables : BMW accuse une baisse de 13,4 % avec 714 530 immatriculations, Mercedes-Benz recule de 7 % à 686 600 unités, et Volkswagen enregistre un repli de 9,5 % avec 2,9 millions de véhicules. Le cas de General Motors est encore plus préoccupant, avec une chute de 23 % de ses ventes en 2024, contraignant le groupe à déprécier ses actifs pour un montant compris entre 5,3 et 5,6 milliards de dollars.
Une électrification massive doublée d’une offensive à l’export
La transition énergétique bat son plein sur le marché chinois. Les véhicules électriques et hybrides s’imposent face aux motorisations traditionnelles. D’après les analyses du cabinet Rho Motion, les ventes mondiales de véhicules électriques ont progressé de 25 % en 2024, la Chine absorbant la majorité des 17,1 millions d’unités écoulées.
En parallèle, la Chine consolide sa position de premier exportateur mondial d’automobiles. Avec 4,8 millions de véhicules exportés en 2024, soit une hausse de 25 %, le pays devance le Japon pour la deuxième année consécutive. Les prévisions pour 2025 restent optimistes malgré les barrières douanières européennes : l’association chinoise des voitures particulières table sur une croissance des exportations de 5,8 %, pour atteindre 6,2 millions d’unités.
Une guerre des prix qui s’intensifie
Le marché chinois se caractérise par une concurrence féroce entre les constructeurs. Cette rivalité se traduit par une politique tarifaire agressive : la grande majorité des modèles ont connu des baisses de prix en 2024. Cette tendance devrait d’ailleurs se poursuivre dans les années à venir.
De fait, He Xiaopeng, directeur général du constructeur Xpeng, a récemment alerté ses équipes sur l’intensification de la concurrence. Dans une lettre datée du 31 décembre, il prévoit que la période 2025-2027 marquera une phase d’élimination dans l’industrie automobile. Tesla n’échappe pas à cette dynamique : le constructeur américain a perdu des parts de marché sur le segment électrique en 2024 et mise désormais sur une nouvelle version de son Model Y pour rebondir en 2025.