Les commissions des agences immobilières seraient trop élevées ! C’est en tout cas ce que vient de noter l’Autorité de la concurrence. En effet, dans son rapport publié le 2 juin dernier, celle-ci critique le niveau des commissions en vigueur, jugé supérieur aux autres pays d’Europe. Le point sur le sujet avec Sébastien Retaux.
Trop chères, les commissions des agences immobilières en France ?
Les commissions des agences immobilières sont-elles trop onéreuses ? Cette question a été abordée dans un rapport substantiel de l’Autorité de la concurrence, publié le vendredi 2 juin. En gros, le document critique la moyenne des honoraires pratiqués par ces agences, qu’il considère comme étant parmi les plus élevés en Europe. En moyenne, ces frais s’élèvent à 5,2 % hors taxe du prix de vente des logements, contre une moyenne de 3,5 % dans les autres pays de l’Union européenne.
La question qui se pose alors est celle-ci : comment ces commissions sont-elles déterminées en France ? L’Autorité de la concurrence souligne que selon la loi Hoguet, qui régit les rémunérations des intermédiaires de transactions depuis 1970, les agents immobiliers n’ont pas le droit de percevoir de rémunération avant la finalisation effective de la vente. En conséquence, pour obtenir leur paiement, les agents immobiliers doivent mener à bien tout le processus de vente, jusqu’à la signature chez le notaire. En absence de transaction, ils ne reçoivent aucune rémunération.
Il faut par ailleurs savoir que les agences ont une certaine liberté lorsqu’il s’agit de fixer leurs honoraires. Souvent, celles-ci s’appuient sur le prix du bien pour appliquer des honoraires progressifs. Bien entendu, plus le prix du bien est bas, plus la part proportionnelle de la commission d’agence est élevée. En chiffres, l’Autorité de la concurrence indique que pour des transactions entre 55 000 et 115 000 euros, les commissions d’agence dépassent en moyenne 7,5 % dans les villes particulièrement tendues. Dans les zones plus « détendues », l’autorité parle de commissions aux alentours de 8,5 %. A l’inverse, pour les biens dont le prix de vente dépasse 298 000 euros, les commissions moyennes sont inférieures à 4,5 %, peu importe la zone concernée.
Il convient de préciser que les mandats de vente des agences – et par conséquent leurs commissions – peuvent être facturés soit « à la charge du vendeur » ou « à la charge de l’acquéreur ». Cependant, en réalité, cette distinction n’a pas d’impact sur le prix.
La pression concurrentielle : un facteur de réduction des frais
Bien que leurs frais ne soient pas explicitement réglementés, les agences immobilières traditionnelles subissent une pression concurrentielle accrue ces dernières années, en raison de l’émergence de nouveaux intermédiaires (mandataires immobiliers, agences immobilières en ligne, notaires…). Le marché a également connu l’émergence des coachs immobiliers, dédiés aux vendeurs, et qui ne sont donc pas considérés comme de véritables intermédiaires, conformément à la loi Hoguet.
Cette nouvelle concurrence commence à « gratter » des parts de marché, ce qui est notamment le cas des mandataires, qui en ont capté 15 %, contre 52 % de toutes les transactions en 2022 pour les agences. La part des notaires et des agences immobilières en ligne reste encore marginale, avec respectivement 2 % et 1 %. Tout cela profite évidemment aux consommateurs, auxquels les nouvelles agences et les mandataires proposent des honoraires en moyenne 10 à 15 % inférieurs à ceux des agences traditionnelles.