Les mutuelles sont des entités privées qui, comme toute entreprise, allouent des ressources à leur fonctionnement en développant, en commercialisant et en gérant des contrats. Cependant, contrairement aux entreprises traditionnelles, les mutuelles n’ont pas d’actionnaires à rémunérer, ce qui leur permet de se concentrer sur la satisfaction de leurs adhérents en termes de protection sociale face aux risques de santé. Elles investissent dans des services complémentaires qui répondent aux besoins spécifiques de leurs adhérents et les accompagnent tout au long de leur vie. Pour s’acquitter pleinement de leur mission, les mutuelles doivent donc avoir une gestion financière efficace, qui sera décrite en détail dans cet article.
Gestion d’une offre de santé : quelles sont les charges incontournables ?
Les mutuelles se consacrent à deux activités principales qui sont la conception et la commercialisation de contrats adaptés aux besoins de la population, ainsi que la gestion des obligations contractuelles qui en découlent. Cette gestion inclut la collecte des cotisations, le suivi comptable et juridique des contrats, ainsi que la gestion des remboursements et de l’assistance clientèle. Il est à noter que 81 % des cotisations collectées par les mutuelles dans le cadre des contrats de couverture santé sont redistribuées aux adhérents sous forme de remboursements pour leurs frais de santé tels que les consultations médicales, les hospitalisations, les équipements médicaux comme les lunettes et les appareils auditifs.
Garantir la meilleure couverture des risques en cas d’aléas
Tout organisme mutualiste doit être en mesure de remplir ses engagements envers ses adhérents, quels que soient les risques encourus, qu’ils soient courants ou exceptionnels. Ainsi, il est nécessaire pour ces organismes de constituer des réserves obligatoires conformément aux directives européennes énoncées dans le cadre de Solvabilité 2, en vigueur depuis janvier 2016.
Afin d’assurer leur stabilité financière et de protéger les intérêts de leurs adhérents, les mutuelles ont l’obligation de se conformer aux exigences édictées par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR). Les réserves accumulées, appartenant exclusivement aux adhérents, sont placées de manière diversifiée et sécurisée, principalement dans des titres à revenus fixes et des obligations.
Une gestion transparente vis-à-vis des adhérents
Le fonctionnement démocratique des mutuelles permet aux adhérents d’avoir leur mot à dire dans la gestion de leur organisme, notamment lors des décisions prises lors de l’assemblée générale annuelle. Cette dernière est l’occasion pour chaque mutuelle de publier et de présenter ses comptes à ses adhérents.
Pour les coûts de gestion, sachez qu’ils peuvent varier d’une mutuelle à l’autre, en fonction de leur taille, de leurs activités et de la nature de leurs contrats. Cependant, d’après MMJ avis, il est parfois injuste de les comparer à ceux de l’Assurance Maladie obligatoire, car ils ne couvrent pas les mêmes services ni le même champ d’activité.
Par exemple, certaines prestations en dentaire ou en hospitalisation requièrent une entente préalable ou un devis, ce qui les rend plus coûteuses en termes de gestion pour les mutuelles. En revanche, l’Assurance Maladie ne supporte pas les frais de recouvrement des cotisations, contrairement aux mutuelles. Elle n’est pas non plus soumise à la réglementation des mutuelles, qui les oblige à être financièrement équilibrées, et ses charges n’intègrent pas le montant de sa dette à long terme ou le coût de son service.