Après la première guerre mondiale, de plus en plus de musiciens de jazz afro-américains ont commencé à venir s’installer en France et à Paris plus particulièrement. S’en est suivi un essor sans précédent de la scène de jazz dans la capitale… Voici la seconde partie de l’histoire d la culture du jazz à Paris avec Patrick Bezier.
Le jazz en « eaux troubles »
En 1932, suite à l’essor de la culture jazz américaine, un groupe de connaisseurs en jazz a créé le Hot Club de France. Le Hot Club de France se consacre à la création d’un espace dans lequel le jazz en France peut s’épanouir. Le club a organisé des tournées de jeunes musiciens de jazz américains, ainsi que la promotion de nouveaux talents.
Le plus célèbre d’entre eux était le légendaire Django Reinhardt. Avec Stéphane Grappelli, il a inventé un nouveau style de jazz, influencé par le swing et baptisé « Gypsy Jazz ». Django Reinhardt est peut-être le plus célèbre des musiciens de jazz français. Il a joué dans le monde entier, notamment en tournée aux Etats-Unis avec son ami Duke Ellington.
Toutefois, peu après l’émergence du jazz, une autre guerre éclate : Les armées allemandes entrent sur le territoire français. Une fois de plus, l’avenir du jazz allait être transformé par une guerre mondiale majeure. De nombreux musiciens américains ont été renvoyés aux Etats-Unis pendant l’occupation. La musique de jazz, en raison de l’influence africaine, était considérée comme « sale » et n’était pas acceptée par les forces allemandes. Mais le jazz finira par l’emporter.
Contraint de vivre dans la clandestinité, le jazz trouve à nouveau sa place dans les caves insonorisées et les clubs souterrains de Paris. Ici, le jazz français se cultive, en attendant, comme avant, les jours de liberté. A l’automne 1945, Paris est libérée, et avec elle, la nouvelle ère du jazz.
L’essor du jazz
Enfin libérée des chaînes de l’occupation nazie, la culture française du jazz a pu s’épanouir. Paris était une destination très convoitée par de nombreux musiciens noirs américains qui cherchaient à sortir de la ségrégation et des épreuves oppressantes de la vie américaine.
Ces musiciens ont trouvé un foyer dans les clubs de bebop de Saint-Germain-des-Prés, qui devient le nouveau haut lieu de la musique jazz. Chaque soir, des boîtes de nuit comme le Club Saint-Germain et le Tabou organisent des jam-sessions qui cartonnent à Paris. Ces clubs, fréquentés par des musiciens, des écrivains et des militants, étaient des lieux de refuge.
Le jazz contemporain à Paris
Le jazz français a progressé à peu près de la même manière que le jazz américain. Les musiques des deux pays ont toujours été imbriquées et ont joué un jeu de concessions mutuelles. Paris est toujours une destination recherchée et de nombreux grands noms américains viennent à la capitale pour jouer certaines de leurs œuvres les plus avant-gardistes. Aujourd’hui, la culture du jazz en France est toujours aussi forte. On est facilement impressionnés par la connaissance générale de la musique de jazz parmi la jeune génération. Il existe de nombreux clubs de jazz différents à Paris. Il y a les célèbres clubs comme le Duc Des Lombards ou le Caveau de la Huchette, mais il y a aussi des clubs moins connus qui se spécialisent dans des types de jazz plus contemporains.