La crise sanitaire mondiale impacte l’ensemble des secteurs d’activité. L’aviation commerciale ne déroge pas à la règle et subit de plein fouet les différentes mesures prises dans ce contexte de pandémie. Toutefois, comme le souligne Bertrand Vilmer, certains secteurs tirent malgré tout leur épingle du jeu, à l’image du fret et de l’aviation privée. Explications.
Le succès des vols en jet privé en temps de crise
Face à la crise mondiale, les plus fortunés ont trouvé une solution pour ne pas avoir à pâtir des aléas de l’aviation en se tournant vers les jets privés. Ainsi, selon WingX, l’aviation d’affaires a enregistré cette année une croissance de près de 40 % aux Etats-Unis et de 20 % en Europe, avec pas moins de 4 millions de vols en jet privé.
D’ailleurs, VistaJet, qui est considéré comme un leader dans le marché de l’aviation privée, a réalisé lors du troisième trimestre 2021 ses meilleurs résultats, avec 9 000 heures de vol de plus qu’en 2019 ! L’entreprise a d’ailleurs décidé de s’équiper de nouveaux appareils. Rien d’étonnant alors à ce que Dassault, l’un des cinq constructeurs les plus importants, affiche un carnet de commandes complet. Il est d’ailleurs à noter que les appareils d’occasion bénéficient également de cet engouement : les ventes ont en effet augmenté en 2020 de 50 %.
Les raisons de cet essor sont nombreuses. Les usagers se tournent vers cette solution afin de trouver une alternative fiable aux annulations de vols commerciaux. Mais c’est également pour des raisons sanitaires : en effet, un vol en jet privé permet d’éviter la promiscuité et dans le même temps de bénéficier de points de contrôle moins nombreux.
Du côté du fret aérien…
Les professionnels soulignent une très intéressante rentabilité dans le domaine du fret aérien. Selon IATA, son volume devrait dépasser de 8 % celui d’avant la crise sanitaire tandis que le prix de la tonne transportée au kilomètre (l’indicateur phare du secteur) devrait pour sa part augmenter de 15 %.
Il faut en effet rappeler que certaines compagnies, pour faire face à la chute de l’aviation commerciale, se sont tournées vers les vols cargos. Selon Brendan Sullivan, le responsable du secteur du fret à l’IATA, ces derniers ont ainsi représenté « environ un tiers des chiffres d’affaires totaux des compagnies aériennes ». A ce jour, la demande dépasse l’offre, laissant présager de beaux jours pour le fret aérien, d’autant plus face aux problématiques rencontrées actuellement par le transport maritime.