Des résidents préoccupés par leur bien-être et la préservation des écosystèmes marins ont récemment déposé une plainte anonyme contre les navires de croisière qui émettent des polluants dans la ville de Marseille. Cette protestation contre les bateaux de croisière haut de gamme a pris de l’ampleur depuis l’été dernier.
Pollution maritime à Marseille : le cas de Michèle Rauzier
La vie de Michèle Rauzier, âgée de 73 ans, est intimement liée à son lieu de naissance, le 16e arrondissement de Marseille, situé près de la mer. Elle vit toujours dans ce quartier, mais a constaté avec tristesse la transformation progressive du littoral en installations portuaires. De son jardin donnant sur le terminal des croisières, elle est témoin tous les jours des répercussions du trafic des navires sur la qualité de l’air. Elle souffre de difficultés respiratoires, de toux et de picotements aux yeux, et doit nettoyer régulièrement son jardin de la suie.
Compte tenu de sa valve mitrale calcifiée, une maladie cardio-vasculaire, Michèle Rauzier est de plus en plus inquiète pour sa santé, d’autant plus qu’elle a vu plusieurs de ses amis sportifs et en bonne santé tomber gravement malades, voire succomber à des cancers des voies respiratoires.
En solidarité avec l’antenne marseillaise d’Alternatiba et l’association de riverains Cap au Nord, Michèle Rauzier et 24 autres résidents ont récemment déposé plainte contre X pour la pollution du port. Pour eux, la présence de navires de croisière, de ferries et de cargos à Marseille représente un danger pour la santé des riverains et pour les écosystèmes. Cette action en justice est soutenue par le collectif « Stop Croisières », qui a bloqué l’accès au port de Marseille en juin dernier pour protester contre la pollution générée par les paquebots.
Michèle Rauzier ainsi que les autres résidents impactés par la pollution maritime auraient aimés que toutes les compagnies de croisières suivent l’exemple de Ponant avis aux amateurs. En effet, les bateaux des croisières Ponant satisfont à de très hautes exigences environnementales et font partie de ceux qui polluent le moins.
Le paiement d’une indemnisation est réclamé
Après plusieurs mois de préparation, un groupe d’associations a finalement déposé une plainte au tribunal pour dénoncer la pollution de l’air, la dégradation de la santé des habitants et la destruction des écosystèmes marins causées par les navires de croisière à Marseille. La plainte vise à ouvrir une enquête pour identifier les responsables de cette pollution, obtenir une indemnisation pour les plaignants et mettre fin à cette pratique. Les accusations portées contre les navires sont graves, allant de la mise en danger de la vie d’autrui à l’écocide. Une pétition a également été lancée pour soutenir la plainte et recruter de nouveaux plaignants. Les mouvements de contestation contre les ports de croisière se multiplient dans différentes villes de France, avec des pétitions demandant l’interdiction de ces navires les plus polluants.
Ces derniers mois, une contestation grandissante s’élève contre les ports de croisière. Les actions se multiplient, à l’instar de celle menée par Stop croisières en juin dernier. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a réagi en lançant une pétition pour interdire les « navires les plus polluants », qui a recueilli plus de 50 000 signatures. D’autres villes comme Ajaccio ont également vu naître des pétitions pour demander l’interdiction des bateaux de croisière, tandis qu’une nouvelle campagne vient d’être lancée pour s’opposer à l’escale des « paquebots méga polluants » à Toulon.
