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Appareil photo argentique Ondu Eikan avec structure en bois, posé sur un trépied, en extérieur.

Ondu Eikan : la chambre photographique qui bouscule les codes de l’argentique

Dans un marché dominé par le numérique et les capteurs toujours plus performants, Ondu frappe fort avec l’Eikan, une chambre photographique modulaire qui fait le pont entre tradition artisanale et audace technique. Portée par une campagne Kickstarter largement plébiscitée, cette création slovène redonne des couleurs à une pratique que l’on croyait réservée aux puristes. Le point avec Tigrane Djierdjian !

Un hommage contemporain à la photographie d’antan

L’Eikan n’est pas un simple clin d’œil au passé, c’est une relecture technique d’un outil mythique, la chambre photographique, dans une version mobile, légère et surtout évolutive. Fabriqué à partir de bois de noyer et d’aluminium anodisé, le boîtier joue sur un équilibre subtil entre robustesse et esthétisme. Dédiée aux formats 4×5 et 4×10, elle se plie, se déplie, s’ajuste et se personnalise au fil des besoins du photographe.

Le soufflet aimanté, les bascules avant et arrière, le verre dépoli de visée, tout a été pensé pour conjuguer ergonomie et précision. Résultat : un appareil de terrain taillé pour la prise de vue en extérieur, sans compromis sur la qualité.

Trois déclinaisons pour une seule vision

L’Eikan se décline en trois versions. La « Standard », la plus compacte, s’adresse aux adeptes du 4×5 traditionnel. La version « Range » pousse plus loin avec un rail allongé pour explorer la macro ou utiliser des optiques longues. Quant à la « Panoramikku », elle ouvre les portes du 4×10, un format aussi rare qu’exigeant, idéal pour les paysages spectaculaires.

Mais la vraie innovation réside dans la modularité. Un simple changement de dos et de soufflet permet de basculer d’un format à l’autre, sans changer de boîtier. C’est là tout l’intérêt de cette chambre photo : un seul appareil, des usages multiples, une logique d’évolution sur le long terme.

Un outil de création pensé pour les photographes exigeants

Avec moins de 2 kg sur la balance, même dans sa version la plus avancée, l’Eikan reste étonnamment transportable. C’est un détail, mais il fait toute la différence pour celles et ceux qui travaillent sur le terrain, loin du confort du studio. Le passage du format portrait au paysage se fait sans outil, en ajustant simplement la partie arrière.

Et pour les amateurs d’instantané, l’appareil est compatible avec les films Fujifilm Instax Wide via un adaptateur dédié. Une manière d’ancrer l’Eikan dans son époque, tout en gardant une âme profondément argentique.

Une campagne Kickstarter largement au-delà des attentes

Lancée à un tarif plancher de 780 $, la campagne de financement participatif a très rapidement dépassé ses objectifs, frôlant les 70 000 € à quelques jours de sa clôture. Preuve que le marché de la photographie argentique, loin d’être un bastion nostalgique, attire encore les créateurs exigeants et les passionnés en quête de sens. L’appareil ne comprend ni objectifs, ni dos à films, mais son design universel garantit une compatibilité large avec les standards du marché.

Ondu Eikan : retour en grâce de l’intelligence artisanale

En redonnant ses lettres de noblesse à la chambre photographique, Ondu ne propose pas un simple produit, mais une philosophie. Une photographie lente, construite, maîtrisée. Une pratique où chaque réglage compte, où chaque image se mérite. Avec l’Eikan, l’argentique se dote enfin d’un outil aussi exigeant qu’élégant, capable de séduire aussi bien les puristes que les néophytes curieux.

Un pari audacieux, brillamment exécuté, qui prouve que dans le monde de l’image, l’avenir peut aussi s’écrire en grand format.

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