La reforestation est désormais un enjeu majeur dans le monde entier. En effet, selon une étude réalisée par les climatologues du Giec, il serait nécessaire de restaurer d’ici 2050 près de 1 milliard d’hectares de forêts (soit 5 % de la superficie des terres émergées sur notre Terre) afin de limiter de 1,5 degré le réchauffement climatique. Selon l’avis de Life ONG, il y a urgence à initier des actions de reforestation pérenne afin de parvenir à ces objectifs. Nous vous proposons de découvrir l’une de ces actions, SeedBalls Kenya, une approche innovante pour contribuer à la reforestation du Kenya.
La déforestation galopante du Kenya
Le Kenya est un pays particulièrement touché par la déforestation. En effet, les forêts, notamment celle de la réserve nationale de Mara, sont exploitées et convoitées pour la production de charbon de bois, un véritable fléau pour l’écosystème. Les forêts du Kenya abritaient en effet en 2016 environ 18 % des éléphants d’Afrique qui y trouvent une source d’abri et de nourriture indispensable à leur survie. Par ailleurs, la forêt est également soumise à une importante pression démographique.
Selon la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les forêts du Kenya ont diminué de moitié en matière de surface entre 1990 et 2010 : elles représentaient alors 12 % du pays puis 6 %. L’objectif du gouvernement est de pallier cette catastrophe écologique en repassant à 30 % du territoire d’ici 2030.
Pour ce faire, de nombreux projets sont portés afin de permettre une reforestation désormais cruciale pour le pays. On peut à ce titre présenter l’initiative de Teddy Kinyanjui, originaire de Nairobi et fondateur de SeedBalls Kenya.
Des graines disséminées dans tout le Kenya
SeedBalls Kenya est une alternative tout à fait innovante en matière de reforestation. Des « bombes à graines », sous forme de boules noires, sont lâchées selon les zones par avion, hélicoptère ou camion.
A l’intérieur de ces boules se trouve une graine qui est enrobée d’une capsule intuitive et de charbon. Le fondateur explique que « dans la nature, lorsque vous vous contentez de jeter des graines, une grande partie d’entre elles sont mangées par les souris, les oiseaux et les insectes. Nous les protégeons avec une poussière de charbon de bois, pour pouvoir les jeter, sans avoir à attendre la saison des pluies. Quand la pluie arrive, celle-ci lave les graines de cette enveloppe de charbon et la graine est prête à pousser ». Il ajoute en outre que ce dispositif est particulièrement peu onéreux à produire, un autre bon point.
Ainsi, les graines sont protégées par leur enveloppe protectrice, un procédé simple et efficace. Les rangers qui surveillent la réserve de Mara utilisent chaque jour près de 20 000 « bombes à graines » afin de replanter les arbres qui ont été illégalement coupés. Pas moins de 13 millions de « bombes à graines » ont été disséminées aux quatre coins du pays depuis 2016.
Cette initiative séduit et l’Institut de recherche forestière du Kenya l’a certifié.