L’UEFA entend bien finaliser sa réforme de la Ligue des Champions après 2024, une réforme dont le timing suscite plus d’une question, d’autant plus que les amateurs de foot viennent de vivre une demi-finale légendaire entre le Real Madrid et Manchester City, rappelant le succès de la formule actuelle. Le point sur le sujet avec Dan Bloch.
Passage de 32 à 36 clubs en 2024 – 2025
Une autre remontada pour le Real Madrid, la troisième de suite depuis les 8e de finale pour le club espagnol, cette fois contre Manchester City, grand favori de la compétition. Nous venons de vivre une demi-finale « dramatique », qui a tenu en haleine toute la planète foot. Tout cela pour dire que le succès de la formule actuelle de la Ligue des Champions, qui repose largement sur les rencontres-couperets, ne souffre aucune contestation.
Pourtant, l’UEFA compte tout de même la réformer. L’instance européenne entend toutefois calmer les ardeurs des critiques de la refonte de la C1, la plus radicale depuis deux décennies. En marge de son congrès annuel, l’UEFA espère pouvoir concrétiser ses plans. Pour le moment, deux réformes semblent d’ores et déjà acquises : le passage de 32 à 36 clubs lors de la saison 2024 – 2025, et la mise en place d’un mini-championnat au sein d’un tableau unique, sur le modèle des tournois d’échecs, en remplacement des huit poules de 4 clubs actuelles.
Répondre aux demandes des diffuseurs
La réforme voulue par l’UEFA fera passer le nombre de matchs de C1 à 225, au lieu de 125 actuellement, ce qui n’est pas pour déplaire aux diffuseurs. Cela va aussi permettre aux clubs de toucher des revenus de billetterie plus importants, et aux spectateurs de profiter de plus de rencontres. Mais cela ne doit pas faire oublier la problématique du calendrier du football européen, déjà surchargé. L’instance européenne fera passer le nombre de journées de son nouveau mini-championnat à 10, 4 de plus que dans le cadre des poules actuelles. A ce propos, l’association European Leagues a réagi en réclamant une limitation à 8 matchs, pour ne pas nuire aux championnats nationaux. Les grands clubs européens réfutent également cette nouvelle phase initiale, jugée trop longue.
Quid du « coefficient UEFA » ?
Le système d’attribution des places restantes fait également des remous. L’instance européenne du foot compte attribuer deux des quatre tickets supplémentaires en faisant entre en jeu son « coefficient UEFA ». Concrètement, cela permet aux grandes écuries européennes de rattraper le coup, en fonction de leurs résultats européens passés. Sans surprise, les grands clubs ne sont pas tout à fait opposés à ce repêchage. En revanche, l’association European Leagues, pour qui tous les participants doivent impérativement se qualifier via les championnats nationaux, s’y oppose farouchement.
C’est d’ailleurs ce principe qui a été opposé aux promoteurs de la Super League, qui souhaitait mettre en place une qualification d’office aux membres fondateurs : « European Leagues est fermement opposé à l’introduction d’un système de places liées à un soi-disant coefficient européen de performance, qui constituerait une seconde chance injustifiée pour les grands clubs », martelait l’association.