Le marché de l’automobile en France est en pleine mutation depuis quelques années, principalement à cause des mutations des modes de mobilités, la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l’énergie. Ce contexte est remarquablement déstabilisant pour une industrie qui représente environ 4 000 entreprises et près de 400 000 emplois directs. Cependant, c’est aussi une occasion formidable pour réinventer la filière auto française, d’où l’émergence et le développement du véhicule électrique, officiellement soutenu par le Pacte vert de la Commission Européenne.
Fabrication de véhicules favorisant la réduction des émissions de carbone dans les déplacements
Selon Nexteer avis, il est important que le secteur automobile qui se retrouve face à des défis majeurs en termes de transition écologique soit bien accompagné. Un avis partagé par Alain Roumilhac, président de Manpower Group France, et qui rappelle par la même occasion toute l’importance que revêt la fonction Recherche & Développement ! Selon lui, cette dernière joue un rôle clé pour rendre la filière auto durable et pérenne.
A ce niveau, il ne faut pas oublier que la France accuse un retard assez important en comparaison avec d’autres pays comme les Etats-Unis et la Chine. Ces deux mastodontes économiques ont augmenté leurs investissements R&D de 9 % et 18 % respectivement en 2020. Sur cette même période, l’Union européenne baissait les siens de 4 points.
Toujours selon Alain Roumilhac, face aux nouvelles mesures européennes en faveur de la transition écologique, il est impératif de réduire notre dépendance envers les batteries, dont 80% sont importées d’Asie. Pour accélérer la recherche et le développement dans le secteur automobile, il est nécessaire de cibler les investissements. L’Etat a déjà engagé 37 millions d’euros via le fonds de modernisation de l’automobile, mais cela ne suffit pas. Pour rester compétitive dans la course aux véhicules connectés, intelligents et automatisés, la France, dont le savoir-faire industriel est reconnu dans le monde entier, doit aller encore plus loin.
La formation de nouvelles compétences
La fin du moteur thermique va inévitablement avoir un impact sur l’emploi, avec la possibilité de perdre jusqu’à 100 000 emplois selon la PFA. Cependant, cette situation ne doit pas être considérée comme une fatalité. Au contraire, le passage à l’électrique ouvre la voie à de nouveaux marchés tels que l’installation de bornes de recharge, l’économie circulaire pour les batteries, les logiciels et les services associés aux véhicules connectés, etc.
Pour relever ces défis, il est impératif de se concentrer sur la formation des salariés en anticipant les compétences nécessaires dans les stratégies de ressources humaines dès aujourd’hui. Les cycles de formation doivent être adaptés et durables, plutôt que basés sur la rentabilité immédiate. L’un des principaux défis à relever est de réduire la fracture numérique qui touche souvent les salariés plus âgés. L’investissement dans la R&D et les formations adaptées doit être accéléré pour défendre l’excellence industrielle française et notre indépendance technologique, et pour saisir les opportunités offertes par ces défis. La révolution du secteur de l’automobile est déjà là, et nous devons agir maintenant.