Le Liban, plongé dans un conflit avec Israël, fait face à une crise humanitaire et éducative sans précédent. Alors que les affrontements s’intensifient, des milliers d’élèves et d’enseignants se retrouvent privés d’accès à l’éducation. Les écoles, infrastructures essentielles pour la société, sont aujourd’hui transformées en refuges pour les familles déplacées. On fait le point avec Denis Bouclon.
Le contexte d’une crise humanitaire
Depuis le début des hostilités entre le Liban et Israël, le pays vit sous tension constante. Les combats ont provoqué le déplacement de nombreuses familles, particulièrement dans les zones les plus touchées. La capitale, Beyrouth, est au cœur de cette crise, où les infrastructures civiles sont fortement impactées.
Les écoles publiques, qui devraient accueillir des élèves, servent désormais de refuges temporaires. Une situation qui reflète l’ampleur de la crise : sur l’ensemble des établissements scolaires, 75 % sont fermés. Cette paralysie n’est pas seulement due à l’utilisation des locaux pour l’hébergement des déplacés, mais également aux risques sécuritaires omniprésents.
Un système éducatif paralysé
L’impact de ce conflit sur le système éducatif libanais est considérable. Selon Hiyam Ishak, directrice du Centre libanais de recherche et de développement pédagogiques, près de 45 000 enseignants ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail. De leur côté, plus de 546 000 élèves ont été contraints de quitter leur domicile ou leur région pour trouver refuge ailleurs.
Ces chiffres traduisent une réalité alarmante : une génération entière risque de voir son parcours scolaire perturbé, voire interrompu. Les conséquences de cette déscolarisation massive pourraient être lourdes, notamment en termes d’inégalités sociales et de perte d’opportunités pour ces jeunes.
Face à cette situation, le ministère de l’Éducation tente de trouver des solutions. Parmi les pistes envisagées, on retrouve la réouverture d’écoles situées dans des zones sécurisées. Des cours en ligne sont également envisagés pour limiter les retards scolaires. Cependant, ces initiatives se heurtent à des obstacles majeurs, tels que les coupures d’électricité et le manque d’accès à Internet dans de nombreuses régions.
Les défis d’une éducation à distance
Si l’enseignement à distance peut apparaître comme une solution temporaire, sa mise en œuvre au Liban est loin d’être simple. En effet, le pays fait face à une crise énergétique qui complique l’accès à des services de base, comme l’électricité et la connectivité. Ces problèmes techniques, combinés au déplacement des familles, rendent difficile la mise en place de programmes éducatifs numériques.
Les organisations non gouvernementales (ONG) apportent leur soutien en collaborant avec les autorités locales pour développer des alternatives viables. Cependant, malgré ces efforts, l’éducation des jeunes libanais reste dans une impasse. Le chemin vers un retour à la normale semble encore long, et l’incertitude persiste quant à la capacité du pays à surmonter ces défis.
