Après deux années compliquées, marquées par une baisse de confiance des investisseurs et une crise sur le marché des bureaux, les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) pourraient bien redresser la barre en 2025. Une ordonnance gouvernementale, publiée en juillet 2024, redéfinit les règles du jeu pour ces fonds immobiliers, en les rendant plus modernes, accessibles et durables. Le point sur le sujet avec Stellium !
SCPI, le bout du tunnel après la tempête ?
Les SCPI n’ont pas été épargnées par la hausse des taux immobiliers et les turbulences du marché des bureaux, et les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, pas moins de 26 SCPI ont dû revoir leur prix de part à la baisse, entraînant une onde de choc parmi les investisseurs. Des fonds phares comme Primopierre et Laffitte Pierre ont vu leur valorisation chuter de 39,4 % et 35,4 %, respectivement. Résultat, la collecte des SCPI a plongé : à peine 1,67 milliard d’euros au premier semestre 2024, une baisse vertigineuse de 58 % par rapport au premier trimestre 2023.
Mais l’horizon semble s’éclaircir… L’ordonnance n°2024-662, publiée le 4 juillet 2024, pourrait insuffler un nouvel élan à la pierre-papier, et pour cause. La réforme introduit des mesures destinées à moderniser et diversifier les SCPI, tout en répondant aux attentes des épargnants et des investisseurs soucieux de durabilité.
Diversification et durabilité, une nouvelle ère pour les SCPI
L’une des principales nouveautés introduites par l’ordonnance concerne la diversification des revenus des SCPI, car désormais, ces fonds ne se limitent plus à l’immobilier stricto sensu. Ils peuvent également investir dans du mobilier, des objets décoratifs ou encore des équipements destinés à l’exploitation de leurs biens. Mais la vraie révolution se situe ailleurs : les SCPI sont maintenant autorisées à s’impliquer dans la production d’énergies renouvelables.
Grâce à cette réforme, les fonds immobiliers peuvent installer des panneaux solaires ou d’autres technologies vertes sur leurs propriétés, puis revendre l’électricité produite. Une avancée qui permet non seulement de diversifier leurs revenus, mais aussi de contribuer à la transition écologique. Attention toutefois, cette activité doit rester « accessoire », rappelle le texte de l’ordonnance.
Investir dès 1 €
Autre grande nouveauté : l’accessibilité. Jusque-là, investir dans une SCPI nécessitait un ticket d’entrée minimum fixé à 150 €. Avec l’ordonnance du 4 juillet 2024, ce seuil a été abaissé à 1 €. Une révolution qui pourrait ouvrir la pierre-papier à une nouvelle génération d’épargnants. Pour certains gérants, cette mesure n’est qu’un coup marketing. Mais pour d’autres, elle représente une véritable opportunité de démocratiser l’accès aux SCPI, notamment pour les jeunes investisseurs habitués à manipuler des fractions d’actions ou de cryptomonnaies.
Par ailleurs, l’ordonnance autorise désormais les SCPI à proposer plusieurs catégories de parts, avec des prix et des avantages différents. Une innovation qui laisse entrevoir de nouvelles possibilités, bien que les gestionnaires peinent encore à en cerner toutes les applications.
Plus de transparence pour les investisseurs
Par souci de transparence, l’ordonnance impose désormais aux SCPI de réaliser une évaluation de la valeur de leur parc immobilier deux fois par an, contre une seule auparavant. Un doublement des audits qui répond à une demande de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et devrait offrir une meilleure visibilité aux épargnants. Pour autant, la mesure ne fait pas l’unanimité ! Pour Yann Videcoq, directeur général d’Arkéa Reim, ces évaluations supplémentaires pourraient engendrer un surcoût significatif, estimé à « plusieurs milliers d’euros ». Ce surcoût serait, selon lui, répercuté sur les porteurs de parts, ce qui pourrait freiner l’enthousiasme de certains investisseurs.