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Baisse des immatriculations selon l'argus.fr et NGC data

Un début d’année 2025 morose pour le marché auto : quelles sont les pertes ?

Après une embellie artificielle en décembre, portée par une hausse opportuniste des immatriculations, le marché automobile retombe lourdement en janvier. Avec une baisse de 6 %, les ventes de voitures neuves renouent avec leur tendance négative, principalement pénalisées par le recul des achats des particuliers et des loueurs longue durée. Quelles motorisations résistent le mieux ? Qui s’effondre ? Décryptage avec Univers Motors !

Un repli attendu, mais préoccupant

D’après les chiffres d’AAA Data, le marché du neuf a enregistré 114 673 immatriculations en janvier, soit une chute de 6 % par rapport à la même période en 2024, qui avait profité du leasing social électrique. En clair, après un sursaut éphémère en fin d’année, la dégringolade reprend de plus belle. Depuis mai 2024, la tendance est au recul, et pourtant, les taxes n’ont pas encore été alourdies : le malus reste inchangé en attendant la réforme budgétaire du printemps. Quant aux nouvelles conditions, moins avantageuses, du bonus écologique, leur effet ne se fait pas encore totalement sentir puisque les commandes passées avant le 2 décembre bénéficient toujours des anciens barèmes.

Des ventes en berne et des perspectives inquiétantes

Sans surprise, la hausse de décembre était un feu de paille. « Ce rebond était purement conjoncturel, lié à deux jours ouvrés supplémentaires et aux effets de fin d’année », explique Marie-Laure Nivot, analyste chez AAA Data. Elle rappelle aussi que janvier 2024 avait été un mois solide, bénéficiant d’un marché qui sortait des tensions d’approvisionnement. Cette fois, c’est l’effondrement des nouvelles commandes qui alarme : la dynamique commerciale semble grippée et laisse entrevoir une atonie durable pour les mois à venir.

L’électrique stagne, l’hybride explose

Le segment des particuliers, qui pèse 46 % du marché, recule de 8 %. Du côté des loueurs longue durée, la chute est encore plus sévère (-17 %), tandis que les immatriculations aux entreprises reculent de 6 %. Dans ce contexte, l’électrique maintient sa part de marché à 17 %, ce qui pourrait sembler rassurant. Sauf qu’on est encore très loin des objectifs imposés par la norme CAFE en 2025, qui exigera une nette accélération des ventes pour éviter des pénalités aux constructeurs.

Les hybrides, elles, s’en tirent bien, voire très bien. Les modèles rechargeables (PHEV), désormais frappés par le malus au poids, s’effondrent de 54 % et ne représentent plus que 4 % des immatriculations. En revanche, les hybrides classiques (HEV), y compris les versions légères (MHEV), cartonnent : elles atteignent près de la moitié du marché, avec une progression de 29 % pour les HEV (24 % du marché) et un bond de 91 % pour les MHEV (21 %).

Pendant ce temps, le diesel continue de disparaître avec seulement 4 % des immatriculations (-48 %), tandis que l’essence recule à 26 % (-28 %).

Renault triomphe, Tesla et Dacia plongent

Toutes les marques ne sont pas logées à la même enseigne. Tesla s’effondre (-63 %), tout comme Dacia (-51 %). A l’inverse, Renault tire son épingle du jeu grâce au carton de la Renault 5 (2 813 immatriculations) et du Scenic électrique (1 177 unités), qui s’installe sur le podium des modèles zéro émission. Citroën marque aussi des points avec la ë-C3, deuxième meilleure vente électrique avec 1 548 immatriculations. Dans le camp allemand, Volkswagen s’offre une progression spectaculaire (+85 %), Audi double ses ventes et Cupra (+57 %) ainsi que Skoda (+18 %) confirment leur montée en puissance.

Enfin, côté tendances, le phénomène SUV ne faiblit pas : ils assurent toujours près de 50 % des immatriculations. Preuve que, malgré la crise, l’appétit des consommateurs pour ces modèles ne se dément pas.

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