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Saut Hermès 2025 : le Grand Palais a rouvert ses portes au grand spectacle du saut d’obstacles

Il aura fallu cinq longues années. Cinq années de silence, de travaux, d’olympisme et d’attente. Mais cette fois, le rideau s’est levé à nouveau sous la verrière du Grand Palais. Et c’est avec une émotion palpable que le gratin mondial du saut d’obstacles a retrouvé ce lieu mythique pour une 15e édition du Saut Hermès pour le moins grandiose, du 21 au 23 mars.

Dans les coulisses de cet écrin parisien, tout a été pensé au millimètre. Des box installés en plein cœur des Champs-Elysées aux 18 tonnes de copeaux fraîchement étalés, en passant par les huit tonnes de foin et les contrôles vétérinaires méticuleux : ici, les chevaux sont traités comme les athlètes d’élite qu’ils sont. Et pour cause. Ce week-end là, 130 chevaux, accompagnés de leurs grooms et cavaliers, ont fait vibrer le sable du paddock intérieur. Une scène unique au monde.

Un écrin mythique pour un rendez-vous d’exception

C’est un événement à part dans le calendrier international du saut d’obstacles. Pas de vaste stade impersonnel ni de tribunes surdimensionnées. Le Grand Palais, chef-d’œuvre architectural en plein cœur de la capitale, offre un cadre unique aux meilleurs cavaliers du monde. Une atmosphère feutrée, presque théâtrale, où chaque foulée résonne sous la verrière.

Après une pause imposée par les Jeux Olympiques de Paris 2024, où le palais avait été transformé en arène pour l’escrime et le taekwondo, l’équitation a enfin repris possession des lieux. Le retour de ce concours cinq étoiles fut un soulagement pour les passionnés, les cavaliers, mais aussi pour toute la filière équestre française. « C’est un grand bonheur, ça fait quelques années qu’on attendait de revenir dans le vrai Grand Palais », confiait Simon Delestre, double vainqueur du Saut Hermès en 2018 et 2019. « Même si l’événement était superbe au Grand Palais éphémère, ici, c’est autre chose. Il y a une magie indescriptible. »

Des coulisses orchestrées au millimètre

Derrière le prestige et l’élégance de l’événement, une logistique impressionnante s’est mise en place. Sur les Champs-Elysées, au pied du Grand Palais, un paddock extérieur a été installé pour permettre aux chevaux de se détendre après leur long voyage. À leur arrivée, un contrôle vétérinaire minutieux est effectué. Vaccins, papiers en règle, état de forme… rien n’a été laissé au hasard. Geoffroy de Thoisy, stable manager du concours, veillait au bon déroulement des opérations. « Dès qu’un cheval arrive, on vérifie sa température, ses papiers et son état général », explique-t-il. « Ensuite, il gagne son box, équipé de tout le nécessaire. »

Les chiffres donnent le vertige. Pas moins de 130 chevaux étaient sur le site, et leur confort était, sans surprise, une priorité absolue. Dix-huit tonnes de copeaux ont été disposées pour garantir un couchage optimal dans les boxes. Entre six et huit tonnes de foin ont été stockées pour assurer leur alimentation. En revanche, les granulés et compléments étaient sous la responsabilité des grooms, qui suivaient des rations strictes adaptées à chaque cheval en fonction de son poids, de son âge et de sa charge de travail.

Une prouesse d’organisation de l’avis des acteurs du monde équestre, que ce soit la fédération, les assureurs comme Cavalassur (https://fr.linkedin.com/company/cavalassur) ou les cavaliers professionnels et amateurs.

des coulisses orchestrees au millimetre

Un plateau d’exception, avec les médaillés olympiques français

L’édition 2025 du Saut Hermès a rassemblé l’élite du saut d’obstacles. Et parmi les cavaliers en lice, trois hommes étaient particulièrement attendus : Simon Delestre, Olivier Perreau et Julien Epaillard. Ces trois piliers de l’équipe de France, médaillés de bronze aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sont revenus avec l’envie de briller sous la verrière.

Pour Olivier Perreau, l’émotion était particulière. En 2019, c’est ici qu’il a remporté son premier Grand Prix 5*, une victoire fondatrice dans sa carrière. « Ce concours m’a énormément apporté, il a été un tournant pour moi », confiait-il. Cette année, il était en selle sur Dorai d’Aiguilly, sa fidèle jument des Jeux. Une grande première pour elle dans ce décor unique. Julien Epaillard, lui, voit dans ce concours une ultime répétition avant la finale de la Coupe du Monde. Son cheval, Donatello d’Auge, est en pleine montée en puissance, et chaque détail compte. « Le Grand Palais, c’est un cadre exceptionnel pour préparer une échéance aussi importante », expliquait-il, concentré.

Quant à Simon Delestre, il peut se targuer d’un début d’année tonitruant. Son cheval Cayman Jolly Jumper a remporté le Grand Slam à ’s-Hertogenbosch la semaine dernière, l’un des rendez-vous les plus relevés du circuit. « C’est la quinzième édition du Saut Hermès, et chaque année j’essaie. Ça a marché deux fois, c’est déjà pas mal ! », plaisantait-il avec un sourire.

L’héritage des Jeux Olympiques encore présent

Difficile de ne pas évoquer les souvenirs des Jeux de Paris 2024. Les trois médaillés français avaient encore les images de Versailles en tête. Un moment unique, une atmosphère indescriptible. « Monter pour son pays, à la maison, c’était exceptionnel », racontait Julien Epaillard. « On a vécu des instants incroyables, on s’est sentis portés par le public toute la semaine. » Olivier Perreau, lui, parle de « Jeux magiques ». L’ambiance, le site, l’engouement populaire : tout y était. « C’est gravé à vie dans nos têtes », affirmait-il.

Simon Delestre, avec l’expérience de ses deux victoires au Saut Hermès, résume parfaitement ce que cette médaille olympique représente. « Une médaille olympique, c’est une consécration. Et à Paris, c’est encore autre chose. »

Un dernier tour de piste avant la saison extérieure

Le Saut Hermès marque la fin de la saison indoor. Dans quelques semaines, les compétitions reprendront en extérieur, sur de grandes pistes en herbe ou en sable, avec d’autres défis et d’autres sensations. Mais en attendant, les projecteurs étaient braqués sur la piste du Grand Palais. Jeudi, à 11h15, les trois médaillés français se sont élancés dans le Grand Prix 5*, face à une concurrence redoutable. Un rendez-vous immanquable, un moment de sport pur.

Paris retrouve son joyau équestre. Les chevaux étaient au rendez-vous, les champions aussi. Que le spectacle dure !

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