Home » Environnement » Comptabilisation des déchets : pourquoi le compte 6288 est indispensable à votre gestion
Personne tenant une poubelle verte avec le symbole du recyclage, illustrant la gestion et le tri des déchets.

Comptabilisation des déchets : pourquoi le compte 6288 est indispensable à votre gestion

Outre la contrainte environnementale, le traitement des déchets représente un poste comptable à bien cerner, sous peine d’obscurcir la lecture de vos comptes. Si vous gérez une entreprise générant des déchets, toxiques ou non, impossible d’y échapper : il faut les traiter, et surtout, bien les comptabiliser. C’est là que le compte 6288 entre en jeu… Décryptage avec Jean Fixot de Chimirec !

Le compte 6288, la référence pour traiter vos déchets en comptabilité

C’est loin d’être une révélation, chaque entreprise produit des déchets. Des coupes de haies pour un paysagiste, des gravats pour un maçon, ou des résidus chimiques pour une raffinerie. Mais une fois ces déchets pris en charge par un prestataire extérieur, comment les intégrer proprement dans votre comptabilité ? La réponse est simple : par le compte 6288 – Traitement des déchets. Ce compte, rattaché aux services extérieurs, vous permet de distinguer précisément cette charge dans vos livres, sans la noyer dans un poste trop généraliste. En d’autres termes, utiliser le compte 6288, c’est choisir la clarté et la rigueur, deux atouts pour une gestion maîtrisée.

Enregistrer correctement la facture de traitement des déchets

Prenons un exemple concret : une entreprise reçoit une facture de 1 500 € HT pour le traitement de ses déchets. Voici comment l’écriture comptable doit apparaître :

  • 6288 : 1 500 € (charge liée au traitement)
  • 44566 TVA déductible : 300 €
  • 401 Fournisseurs : 1 800 € (total TTC)

Puis, lors du paiement :

  • 401 Fournisseurs : 1 800 €
  • 512 Banque : 1 800 €

Ces écritures assurent une traçabilité impeccable de vos dépenses, tout en respectant la logique du plan comptable général.

Pourquoi éviter le compte 604 ?

Certaines entreprises commettent une erreur classique : enregistrer le traitement des déchets en compte 604 – Achats de prestations de services. Seulement voilà, cette pratique fausse l’analyse de votre marge brute et dilue vos charges spécifiques. Le traitement des déchets est un service bien distinct, externe à votre activité principale. Le loger en 6288 permet de l’isoler, de le suivre et d’optimiser la gestion de cette charge souvent sous-estimée.

Et la dépollution ?

Pour des travaux plus lourds, comme la dépollution d’un site, il faudra se tourner vers le compte 615 – Entretien et réparations. Il s’agit là d’un entretien exceptionnel, souvent coûteux, qui dépasse la simple évacuation de déchets courants.

Déchets non ménagers et fiscalité : pensez à la redevance spéciale

Certaines entreprises, notamment en l’absence de taxe d’enlèvement des ordures ménagères, doivent s’acquitter d’une redevance spéciale. Celle-ci se comptabilise en 6378 – Autres impôts, taxes et versements assimilés. Là encore, différencier les postes permet une meilleure lisibilité, et surtout une anticipation plus juste des charges fiscales.

Quand les déchets deviennent un produit

Paradoxalement, tous les déchets ne sont pas une charge. Certaines matières, comme le cuivre ou l’aluminium, peuvent être revendues. Dans ce cas, le traitement devient une source de revenus, et il faut basculer sur un compte 7088 – Autres produits d’activités annexes.

La fiscalité des déchets : la TGAP en ligne de mire

Pour certaines entreprises, la production de déchets entraîne le paiement de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), une taxe basée sur le tonnage et la nature des déchets, qui doit être déclarée chaque année, avant le 31 mai, sur le site des douanes.

Laisser un commentaire