A l’heure où les grandes villes d’Île-de-France cherchent un second souffle, Antony s’impose de plus en plus comme un laboratoire discret mais révélateur des mutations du marché immobilier. Selon l’indice de la FNAIM au 1er juin 2025, le prix moyen au mètre carré y est désormais de 5.046 €, marquant une chute de 6,5 % sur un an — et de 16,5 % sur trois ans. Un chiffre à double tranchant : il reflète un marché en tension, mais offre aussi des opportunités inédites pour les acquéreurs patients et les investisseurs avisés.
Car Antony n’est pas une ville anonyme de la petite couronne. Forte de ses 62 858 habitants, la commune des Hauts-de-Seine se situe à la jonction stratégique entre Paris, l’aéroport d’Orly et le plateau de Saclay. Bien desservie par le RER B, elle se distingue par une qualité de vie équilibrée, entre espaces verts (16 parcs et jardins) et équipements sportifs nombreux. Son tissu commercial dynamique — près de 450 boutiques et commerces de proximité — contribue aussi à la rendre attractive pour les familles comme pour les jeunes actifs. Cibex Pierre Étoile : Antony Rooftop
Une baisse des prix… qui mérite d’être relativisée
Les chiffres dévoilés par la FNAIM sont sans appel : 5.942 €/m² pour une maison, 4.631 €/m² pour un appartement. Dans le détail, on observe une hiérarchie assez classique, avec un T3 en maison à 7.195 €/m² contre 4.515 €/m² pour un T3 en appartement. Mais si les prix reculent, il serait hâtif d’y voir un simple retournement du marché. Antony reste moins chère que la moyenne du département (6.328 €/m²), ce qui en fait une porte d’entrée plus accessible sur les Hauts-de-Seine. Surtout, la baisse généralisée des prix depuis 2022 reflète davantage une correction structurelle qu’un désamour brutal. La flambée post-Covid a laissé place à une forme d’atterrissage raisonné : on ne surpaie plus, on négocie, et parfois même on attend.
Côté loyers, la stabilité prévaut. Le loyer médian s’établit à 20 €/m², avec peu de variation sur un an. Seuls les grands logements (T3 et +) enregistrent une légère hausse (+4,3 %), tandis que les petits loyers tendent à s’ajuster à la baisse (-2,3 % pour les T2). Sur cinq ans, les évolutions sont faibles mais significatives : +8,8 % pour les T3 et +1,7 % pour les T1. Autrement dit, Antony reste un marché sécurisé, sans emballement, mais sans chute libre.
Jean Zay, la ZAC du renouveau
Au nord-est de la ville, la ZAC Jean Zay symbolise à elle seule la volonté de transformation d’Antony. Ce vaste projet d’aménagement urbain vise à créer un quartier mixte, durable et bien connecté, intégrant logements, commerces, espaces verts et équipements publics. Une réponse concrète aux besoins d’une population en quête d’ancrage, dans une commune où la densité ne doit pas nuire à la qualité de vie. Si les prix dans cette ZAC restent alignés avec ceux du reste de la ville, la promesse d’un habitat neuf, fonctionnel et intégré à un urbanisme maîtrisé attire une clientèle variée — des primo-accédants aux jeunes retraités.
Antony, ville de transit hier, devient ainsi une ville de choix. Elle capitalise sur sa position stratégique, ses équipements, et un cadre de vie préservé pour maintenir une attractivité certaine, même dans un contexte national de ralentissement. Le moment est peut-être venu de regarder au-delà des chiffres bruts et de s’interroger sur ce que raconte un territoire comme Antony : celui d’un immobilier qui cherche moins à séduire par l’effet de rareté que par l’intelligence de son développement.