Finie l’époque du clivage salariés / patrons ? Ça en a tout l’air, le sujet n’est plus vraiment d’actualité. En cause, un changement de mentalités, concomitant à l’évolution du tissu économique français : selon le Ministère de l’économie, des finances et de la relance, la France compte près de 4 millions de PME, soit 99,9% des entreprises (3 701 363 de microentreprises). Celles-ci emploient 6,3 millions de salariés et produisent 43% de la valeur ajoutée. Assez pour changer définitivement le paradigme de la relation syndicat / patronat ?
Syndicat / patronat : une opposition hautement contre productive
Il faut savoir que dans le contexte d’une petite / moyenne entreprise, il est très contre productif d’opposer salariés et patrons. La réalité est que tout ce beau monde navigue sur le même bateau, avec un objectif commun : créer de la richesse qui profitera, in fine, à tous. Ce n’est absolument pas dans l’intérêt du salarié de ne pas s’impliquer suffisamment dans l’entreprise qui l’emploie, ni dans l’intérêt du patron de mal considérer ses collaborateurs ou mal les rétribuer. Quand tel est le cas, les conséquences à moyen et long terme peuvent être graves.
Une moindre implication des salariés est synonyme de résultats commerciaux médiocres qui, à terme, peuvent provoquer ni plus ni moins que la faillite de l’entreprise qui les emploie. Contreproductif, nous vous le disions ! D’autre part, un management mal inspiré, méprisant ou rémunérant mal les équipes se traduit par une baisse, voire perte de motivation dans les rangs des salariés. Celle-ci est synonyme, tout naturellement, d’une moindre productivité et d’une ambiance pesante au travail, impactant le bien-être des collaborateurs. Il en résulte une perte de temps, et d’argent pour l’entreprise, notamment en coûts de recrutement et de formation dû à un turn-over élevé.
La quête de l’efficience économique dans le contexte du Covid-19
Dans le contexte de la crise sanitaire mondiale, les observateurs économiques sont unanimes : les entreprises les plus résilientes sont justement celles qui ont su favoriser le bien-être de leurs salariés, ce qui les encourage à une plus grande implication. Si la crise du Covid-19 a montré une chose au niveau de l’entreprise, c’est le sens de responsabilité de la grande majorité des salariés qui, même en situation de télétravail, ont continué à prendre leur responsabilité, travaillant même souvent plus qu’ils ne le faisaient au bureau.
Ce constat a d’ailleurs été démontré par l’Institut de l’Entreprise. Dans son analyse de l’impact du Covid-19 sur le travail, l’Institut relève que face à l’adversité, patrons et salariés ont su faire front commun. Il continue en expliquant que le travail a semblé prendre un sens renouvelé durant la pandémie, ce qui s’est traduit par une mobilisation accrue des collaborateurs dans de nombreuses entreprises.
Vous l’aurez donc compris, dans ce contexte exceptionnel de crise économique mondiale potentielle, l’heure n’est plus aux revendications syndicales surdimensionnées, ni au mépris patronal d’ailleurs. Beaucoup de personnes, comme Sophie de Menthon, pensent en effet qu’il est grand temps que patrons et syndicats se retroussent les manches et travaillent ensemble pour trouver des solutions adaptées.