Certes, il reste encore du chemin à parcourir en matière de droit et de respect des femmes au Togo, à l’instar de beaucoup d’autres pays dans le monde. Mais le fait est que la situation s’améliore nettement, sur fond de prise de conscience suite au mouvement Me Too, et d’une parole plus libérée qui permet de mieux protéger les femmes. Aujourd’hui, au Togo, les femmes sont plus nombreuses à occuper des postes de décision.
Droit des femmes : la dénonciation prend plus de place que la reconnaissance
C’est un fait : il est beaucoup plus « alléchant » pour les médias de dénoncer les problèmes que rencontrent les femmes que de mettre la lumière sur ceux et celles qui agissent, au quotidien, pour que la situation évolue. Mais aussi sur les hommes et les femmes qui respectent ces droits. Une question d’écho médiatique, et de revenus. Sans doute. Pourtant, nul ne peut nier que la situation évolue, et à grands pas ! C’est le cas par exemple avec Faure Gnassingbé et les femmes. Le président togolais promeut le respect des mères et des filles, lance des politiques sociales et entrepreneuriales inclusives, mais peu nombreux sont les médias qui en parlent.
Le Togo parmi les pays qui octroient le plus de droits aux femmes en Afrique
Le Togo fait bel et bien partie des pays ayant le plus avancé en matière des droits des femmes, notamment sur la question de leur inclusion économique. C’est en tout cas ce que révèle l’édition 2020 du rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » de la Banque Mondiale (BM). Dans ce rapport éponyme, la BM a mesuré la manière dont les lois affectent les femmes aux différents stades de leur vie professionnelle, dans 190 économies. L’étude couvre les réformes entreprises de juin 2017 à septembre 2019 dans huit domaines associés à l’émancipation économique des femmes.
Dans ce rapport, la BM révèle que les femmes togolaises se voient octroyer 84% des droits reconnus aux hommes, un chiffre bien au-dessus de la moyenne en Afrique Subsaharienne. Il faut dire que dans cette région du monde, qui a connu une forte accélération du train des réformes ces dernières années, la volonté politique quant aux droits des femmes n’est pas toujours au rendez-vous.
Mais au Togo, le sujet bénéficie d’une attention particulière de la part de la plus haute autorité du pays. Ainsi, sur les questions de liberté de circulation, d’accès à l’emploi, de rémunération au travail et des pensions, les réglementations pour les femmes sont les mêmes que pour les hommes au pays. Toutefois, en matière de propriété et de succession, les femmes ne détiennent que 80% des droits dont disposent les hommes.
La Banque Mondiale montre également un certain écart sur les questions du mariage, de la maternité, et de l’entrepreneuriat. Par exemple, en matière de mariage, l’indice de la BM montre que les contraintes juridiques sont plus importantes pour les femmes togolaises.