Le 21 juillet dernier, les représentants des 27 pays membres de l’Union Européenne ont donné leur accord pour un plan de relance européen. Un montant de 750 milliards d’euros a été annoncé afin de pallier la dette européenne commune qui a atteint des sommets suite à la pandémie mondiale inhérente au Covid-19. Le point sur le sujet avec Boris Lefebvre, expert dans le domaine de la finance.
Un plan de relance extraordinaire
Il s’agit d’une première historique : les pays membres de l’Union Européenne ont décidé de lancer un plan de relance européen, le « Next Generation EU ». Ce dernier s’élève à 750 milliards d’euros, et comporte deux composantes :
- Des prêts, pour un montant de 360 milliards d’euros. Il s’agit de prêts classiques, qui seront remboursés par les pays bénéficiaires ;
- Des subventions, pour 390 milliards d’euros. Elles s’adressent aux pays les plus en difficulté depuis la pandémie du Covid-19, comme l’Italie ou l’Espagne, et représentent un élan de solidarité commun. La France est également concernée, elle devrait recevoir 40 milliards d’euros à ce titre, qui seront intégrés au plan de relance annoncé par le Président Emmanuel Macron le 14 juillet dernier.
Pour parvenir à cet accord, de nombreuses négociations se sont tenues entre les pays membres. Il faut en effet savoir que l’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède (surnommées les pays « frugaux ») ont souhaité diminuer les montants des subventions, qui devaient à l’origine être de 500 milliards d’euros. Ils ont également tenus à notifier que 30 % des subventions devraient être dirigées vers la lutte contre le réchauffement climatique. Enfin, chaque demande de pays sera minutieusement étudiée par le Conseil Européen.
Une dette européenne commune pour une solidarité entre les pays
A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Le plan de relance européen adopté prévoit également une dette européenne commune. La Commission Européenne va effectivement financer ce plan par des emprunts sur les marchés financiers. De par son excellente notation, la Commission Européenne permet un emprunt à des taux particulièrement intéressant.
En conséquent, le coût de la dette liée à ce plan de relance sera faible. C’est un dispositif qui va être particulièrement intéressant pour les pays qui ont une notation inférieure au triple « AAA » de la Commission. Il est toutefois à noter que les taux d’intérêts seront plus élevés pour les pays avec des dettes considérées comme plus risquées. C’est ainsi que l’Italie, avec une note « BBB- » devrait avoir un taux de 1,06%, tandis que l’Allemagne, avec son « AAA » aura un taux de 0,49%, et ce, avec la même échéance.
Ce plan de relance semble être le reflet d’une volonté fédéraliste entre les pays d’Europe. Il reste toutefois encore à préciser les modalités de remboursement des emprunts. Deux hypothèses sont pour l’instant soumises, à savoir une augmentation de la contribution des pays au budget de l’Union Européenne, ou encore, la mise en place de ressources propres comme au travers d’un impôt européen.