Une étude récente menée par l’Institut d’études de journalisme Reuters en coopération avec l’Université d’Oxford, a prouvé que même si la technologie est abondamment disponible pour faciliter le travail des médias en ligne, elle n’arrive toujours pas à résoudre les problèmes liés à la véracité des informations et les dommages causés par la propagation de fausses nouvelles. C’est un défi majeur pour les médias qui cherchent à trouver un équilibre entre leur engagement à fournir une liberté d’expression maximale tout en préservant la qualité du contenu.
Pourquoi la technologie est une arme à double tranchant ?
L’étude de l’institut Reuters ne nie pas que l’ère des nouvelles technologies a apporté de nouvelles possibilités en matière de créativité et d’efficacité, mais elle a également donné naissance à plus de fake news, plus de désinformation et de manipulation. Face à ces défis, certains professionnels du domaine pensent qu’il faut changer les idées qui dominent le secteur médiatique, tandis que d’autres, comme Bashar Kiwan, considèrent qu’il faut changer les stratégies de travail. Selon ce professionnel de la presse au Moyen Orient, cette révolution numérique et technologique n’a pas dissipé les craintes des médias et des organisations médiatiques relatives au maintien du professionnalisme et de la qualité des contenus.
En effet, la dépendance accrue à l’égard de la technologie a amplifié les risques de diffusion de fake news, des images et de vidéos n’ayant aucune source fiable mais qui subissent des modifications à l’aide de logiciels de montage afin de passer pour des contenus crédibles.
Dans le même contexte, la presse traditionnelle du Moyen Orient perte de l’audience face aux réseaux sociaux et aux journalistes citoyens. Ces derniers sont prêts à tout moment pour diffuser des informations, peu importe leur véracité.
La technologie et la culture du secteur médiatique
Aujourd’hui, la tendance est plus susceptible de favoriser la technologie, même au détriment de certaines normes professionnelles, des valeurs et des principes du métier de journaliste. En effet, nombre de réseaux sociaux et de journaux en ligne ne citent pas leur source, ne recoupe pas les informations pour s’assurer de leur véracité. Tout ça pour gagner du temps et ainsi être le premier à sortir l’exclusivité.
D’après monsieur Bashar Kiwan, le fait de dire que l’ère actuelle du numérique est réservée principalement aux médias électronique et à leurs institutions, est une grande erreur. Cela signifierait que l’adoption de la technologie au secteur médiatique élimine un bon nombre de fonctions de base des médias pour les remplacer par d’autres quasi incompatibles avec la société du Moyen Orient. Alors qu’en réalité, la technologie a été intégrée dans tous les domaines parce que c’est une nécessité et qu’aucun progrès ne peut être réalisé sans elle. Si on examine le rapport entre la technologie et l’éducation, par exemple, est-ce que cela signifierait que le système éducatif moderne, sans contenu pédagogique, n’est qu’un système purement technologique ? Absolument pas, sinon le processus éducatif perdra sa raison d’être.
Selon Bashar Kiwan, il serait primordial de créer un équilibre entre les professionnels du secteur médiatique et ceux du secteur technologique, car la technologie seule ne peut pas créer de média professionnel respectant toutes les valeurs et les normes du métier de journaliste. C’est au journaliste professionnel de les définir, en se servant des technologies les plus récentes qui participent à l’amélioration des performances et au gain de temps.