Pour plusieurs experts reconnus, la décentralisation est la clé du développement des énergies renouvelables. C’est dans ce contexte qu’a été débattu au Parlement le projet de loi Climat et Résilience, un projet qui aborde l’épineuse question de la répartition des compétences entre l’Etat et les régions en matière de transition énergétique. Le point sur le sujet avec Open Energie.
Transition énergétique et décentralisation
Est-il besoin de rappeler l’importance de la décentralisation et du rôle des régions, et plus largement des territoires, en matière de transition énergétique ? Il est important de comprendre que les objectifs fixés par la PPE doivent être déclinés au niveau national et régional, du moins en théorie. Selon les experts, tout engagement pris au niveau national en matière de transition énergétique devrait être distribué selon les ressources propres à chaque territoire. L’Etat, quant à lui, doit être tenu à un rôle d’accélérateur de la transition énergétique, responsable de l’attribution des moyens aussi bien humains, techniques que financiers qui permettent l’atteinte des objectifs fixés.
Cela dit, force est de constater que l’Etat français n’a pas, à ce jour, une vision claire sur les contraintes et les potentiels des territoires. Rappelons à toute fin utile que ce sont les régions, en partenariat avec les citoyens et les acteurs privés, qui s’occupent de mettre en œuvre les axes de la politique de transition énergétique définis par l’Etat. D’où leur crainte de se voir imposé une vision inadaptée à leurs situation par l’Etat…
Un modèle énergétique adapté aux territoires, proche des citoyens
Il est désormais établi que les régions ont un rôle majeur à jouer en transition énergétique, notamment du point de vue de la connaissance des territoires, de leurs potentiels et de leurs limites, mais aussi en matière de coordination du développement économique territorial et l’accompagnement et la structuration des filières, entre autres. D’où la nécessité de la décentralisation du développement et de la gestion des EnR, pour arriver à un modèle énergétique adapté aux territoires qui répond à une logique de circuit-court. Un modèle qui reprend d’ailleurs les codes mêmes des énergies renouvelables, à savoir la flexibilité et la décentralisation.
Les collectivités au cœur du développement local des EnR
Aujourd’hui, le fait est que les collectivités ont à disposition plusieurs outils qui leur permettent de décliner la vision étatique pour le développement des énergies renouvelables. Il s’agit notamment des « Appel à Initiatives Locales », qui constituent des propositions concrètes dont le but est d’accélérer la transition énergétique dans les territoires, à travers l’accompagnement des collectivités et des acteurs locaux. Outre l’engagement financier, les collectivités peuvent faire valoir leur capacité à améliorer l’acceptabilité, l’un des principaux obstacles au développement des énergies renouvelables.
Elles peuvent par exemple, en concertation avec la population, encourager la mise en place de structures à taille humaine, qui présentent l’avantage de respecter le paysage et la biodiversité tout en profitant directement aux citoyens. Rappelons toutefois que les collectivités ne peuvent agir en gestionnaires d’énergies. Il faudrait plutôt se les représenter en métronomes, responsables de l’organisation du développement local des EnR.