Le malheur des uns fait le bonheur des autres, vous connaissez l’adage. Eh bien sachez qu’il va comme un gant au marché des voitures d’occasion, dopé par la crise sanitaire et la pénurie de semi-conducteurs qui sévit dans le marché du véhicule neuf. Le marché de la seconde main en profite tellement qu’il aiguise désormais l’appétit des professionnels.
Les voitures d’occasion ne connaissent pas la crise
Si le marché des voitures neuves continue de pâtir des effets de la crise sanitaire, combinés à la pénurie des semi-conducteurs, c’est loin d’être le cas du marché des voitures d’occasion. La preuve : les offres d’emploi qui pullulent pour des postes de conseillers de vente chez les plateformes de vente de voitures d’occasion. Certaines ont même doublé leur effectif, même dans un contexte de pandémie ! C’est-à- dire l’engouement pour les voitures de seconde main.
Un engouement qui s’explique, nous vous le disions, par la crise sanitaire, mais surtout par la pénurie de semi-conducteurs, qui frappe de plein fouet les grands constructeurs. Du coup, les vendeurs de voitures d’occasion surfent sur la vague. Aujourd’hui, les véhicules de seconde main se vendent comme des petits pains. Rien qu’au cours des sept premiers mois de l’année, on enregistre une hausse de 5,8% des immatriculations des modèles anciens par rapport à 2019. Par opposition, les ventes de voitures neuves ont chuté de 22,4% durant la même période.
Au-delà de la crise sanitaire et de la pénurie de semi-conducteurs, comment expliquer cet engouement sans précédent et soudain pour les voitures d’occasion
L’opinion d’Ewigo à ce sujet est que cela peut s’expliquer par l’inquiétude des acheteurs. Ceux-ci redoutent les délais de livraison des constructeurs, qui n’ont de cesse de s’allonger, justement en raison de la pénurie de semi-conducteurs. Aujourd’hui, il n’est pas rare de devoir attendre jusqu’à 6 mois pour se faire livrer une voiture neuve, ce qui est très long.
Vers la hausse des prix de l’occasion ?
La loi de l’offre et de la demande est intransigeante. Quand il y a plus de demandes que d’offres, les prix flambent. La question à se poser est celle-ci : la pénurie de semi-conducteurs mènera-t-elle à la hausse des prix des voitures d’occasion ? Tout semble indiquer que si. Dans les faits, les professionnels du secteur ont relevé une hausse d’un peu plus de 8% des prix sur le marché de la seconde main. Rappelons que la crise du Covid, couplée à celle des semi-conducteurs, a dopé le marché de la voiture d’occasion en France.
Aujourd’hui, il n’est pas rare qu’un véhicule d’occasion soit vendu plus cher que le même modèle dans le neuf. C’est notamment le cas de la Dacia Sandero, l’une des voitures les plus vendues en France. Lorsqu’elle a un faible kilométrage, il arrive qu’elle se négocie près de 500 euros plus cher que dans le neuf.