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La mer de glace

La mer de glace, de Caspar David Friedrich

La mer de glace, c’est le nom du célèbre tableau peint en 1823 – 1824 par Caspar David Friedrich, également à l’origine d’un autre tableau de renom : le voyageur contemplant ne mer de nuages (1818), l’un des chefs d’œuvres les plus célèbres du peintre allemand. Communément appelée (par erreur) « le naufrage de l’espérance », cette huile sur toile mesurant 96,7×126,9 cm est actuellement conservée en Allemagne, à la Kunsthalle de Hambourg. Découverte !

Partie du tableau : La mer de glace
Partie du tableau : La mer de glace

La mer de glace : description et composition

La mer de glace est la représentation fantaisiste d’une mer gelée. Le tableau met en scène l’un des deux navires de l’expédition en Arctique menée par William Edward Parry en 1819, dont il peint la poupe prise dans cette mère d’apparence glaciale. C’est d’ailleurs cette expédition qui inspira l’idée du tableau au peintre allemand. D’une composition classique tout en étant tourmentée, la mer de glace offre au spectateur un spectacle fait de fracas de glace, certes difficile à lire mais très finement détaillé.

« La tragédie du paysage »

Caspar David Friedrich est l’un des grands virtuoses du paysage romantique en peinture. La mer de glace est sans doute l’une des compositions les plus chargées d’émotions et les plus romantiques de Friedrich. Vous ne le savez peut-être pas, mais le tableau est resté invendu jusqu’après le décès de l’artiste. Nous vous le disions, le tableau a été inspiré à l’artiste par l’expédition en Arctique du navire HMS Griper. Tout le reste n’est que le pur fruit de l’imagination du peintre. Car Friedrich connaissait les expéditions arctiques de l’époque, mais il n’a pas été le témoin direct de ces scènes. Selon plusieurs critiques, la forte émotion qui se cache derrière cette peinture a été alimentée, consciemment ou inconsciemment, par la perte du frère de Friedrich, qui s’est noyé dans un lac de glace pendant son enfance.

Partie du tableau : La mer de glace
Partie du tableau : La mer de glace

Friedrich, considéré, à raison, comme l’un des plus grands maîtres du paysage romantique, ne se contente pas de peindre ce qu’il voit. La preuve avec la mer de glace, dans lequel il peint, avant tout, ce qu’il voit en lui-même. En cela, le peintre allemand s’inscrit clairement dans la définition baudelairienne du paysage en tant que projection ou représentation intime de l’âme de l’artiste. Caspar David Friedrich, par son épaisseur artistique, s’inscrit aussi dans la grande tradition picturale allemande. Contrairement aux disciples de l’école italienne, il donne volontiers à voir le spectacle d’une nature déchaînée et résolument expressive.

Par ailleurs, il est ici utile de souligner que Caspar David Friedrich est un habitué des références morbides. En effet, l’artiste fait souvent référence à la mort. Sauf dans la mer de glace, l’un des rares tableaux où il projette une scène de catastrophe. Une catastrophe qui aurait été à l’origine d’une formule célèbre : « la tragédie du paysage ». La formule en question est de David d’Angers, ami de Friedrich, qu’il utilisa en 1834, à l’occasion d’une visite à l’atelier du peintre à Dresde en 1834.

Partie du tableau : La mer de glace
Partie du tableau : La mer de glace

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