Recevoir la nue-propriété d’un bien immobilier peut sembler être un cadeau… jusqu’à ce qu’on réalise qu’elle est invendable tant que l’usufruitier est en vie ! La bonne nouvelle est qu’un nouveau dispositif permet désormais aux héritiers de monétiser leur part immédiatement, sans attendre. Une petite révolution pour les successions expliquée par Claire & John Bengtsson !
Une nue-propriété, un cadeau parfois empoisonné
Anticiper une succession, éviter des droits exorbitants, préparer l’avenir de ses enfants… sur le papier, donner la nue-propriété d’un bien immobilier semble être une bonne idée. Mais dans la pratique, les héritiers se retrouvent souvent avec un actif bloqué. Impossible de vendre leur part tant que l’usufruitier – souvent un parent – occupe encore le logement ou perçoit les loyers. Et en attendant, les charges continuent de s’accumuler.
C’est le cas de Camille et Sarah, qui ont hérité de la nue-propriété de la maison familiale. L’une veut acheter sa résidence principale, l’autre créer son entreprise, mais leur patrimoine est figé. Pour ne rien arranger, les gros travaux restent à leur charge et, selon la valeur du bien, elles pourraient même être assujetties à l’impôt sur la fortune immobilière. Résultat ? Un héritage dont elles ne peuvent rien faire et qui devient plus un poids qu’un atout.
Une solution innovante pour débloquer la situation
Face à ce casse-tête, Renée Costes, leader du viager et de la nue-propriété, a trouvé la parade : un contrat baptisé Herit’Immo, qui permet aux héritiers de vendre leur nue-propriété sans attendre le décès de l’usufruitier. L’idée ? Faire entrer un investisseur dans l’équation. Concrètement, Renée Costes se charge de trouver un acquéreur – souvent un épargnant cherchant à diversifier son patrimoine – qui rachète la nue-propriété. Les héritiers perçoivent immédiatement la somme correspondante et peuvent utiliser leur argent comme bon leur semble. L’usufruitier, lui, conserve ses droits et continue d’habiter le bien ou d’en toucher les revenus. Une transaction qui se fait devant notaire, garantissant ainsi la sécurité de toutes les parties.
Un pari gagnant pour les héritiers… et les investisseurs
Ce dispositif fait le bonheur de ceux qui veulent récupérer leur capital sans conflit familial. Vincent, par exemple, a hérité de la nue-propriété de la maison de ses parents, sa mère en conservant l’usufruit. Grâce à Herit’Immo, il a pu la vendre et acheter son propre logement, sans pour autant changer quoi que ce soit au quotidien de sa mère.
Côté investisseurs, c’est une opportunité en or : ils achètent un bien à prix réduit et, à terme, en récupèrent la pleine propriété sans avoir à passer par les circuits classiques de l’immobilier. Un épargnant peut ainsi acquérir une maison d’une valeur de 300 000 euros pour seulement 150 000 euros, avec la certitude d’en devenir propriétaire à 100 % à terme. Certes, il faut être patient, mais le placement reste séduisant dans un marché immobilier tendu.
Un modèle appelé à se développer
Avec l’explosion du nombre de familles recomposées et la nécessité de fluidifier les transmissions, ce type de dispositif pourrait bien faire des émules. Plutôt que de se retrouver coincé avec un bien dont ils ne peuvent rien faire, les héritiers ont désormais une porte de sortie. Et les investisseurs, eux, une nouvelle manière d’entrer dans la pierre à moindre coût. Herit’Immo ne sera peut-être que la première pierre d’une refonte plus large du marché des successions immobilières en France. Une chose est sûre : pour ceux qui se retrouvaient jusqu’ici dans une impasse, la donne a changé.