Vous êtes un investisseur dynamique et vous disposez d’un capital conséquent à investir ? Vous maîtrisez la gestion du risque ? Si vous avez un tel profil, il est tout à fait possible de créer un hedge fund, mais il faut savoir que l’entreprise n’est pas de tout repos. Le point sur le sujet avec Eric Pinon de Firce Capital.
Hedge fund : définition
Le hedge fund est un fonds d’investissement, également appelé fonds alternatif, qui ne dispose pas de véritable statut légal. Cela veut dire qu’il est moins régulé. Il est donc plus risqué qu’un OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières), mais il peut également se révéler plus rentable. En outre, les hedge funds sont beaucoup plus flexibles en termes de méthodes et d’instruments dans lesquels ils peuvent investir. Cette forme de gestion très libre est d’ailleurs l’un de leurs gros avantages. Administré par un gestionnaire qui peut détenir la majeure partie du capital, le hedge fund a un seul et unique objectif : obtenir un rendement maximal à travers la spéculation sur le marché. Cette promesse de rendement s’accompagne évidemment d’un niveau de risque élevé.
Création d’un hedge fund : le processus
Nous vous le disions en introduction, la création d’un hedge fund ne se fait pas à l’improviste. Ainsi, pour mettre toutes les chances de votre côté, il est essentiel d’anticiper et de fixer un canevas précis, et ce dès le stade de conception. Ce faisant, vous limitez les risques de non-conformité, voire d’échec du projet.
Commençons par l’étape de mise en place de ce fonds alternatif. A ce stade, vous devez lui octroyer un statut juridique avec l’aide d’un avocat spécialisé. Cela permettra de vous conformer aux réglementations fiscales et de répondre aux obligations légales. Il faut savoir qu’en France, un hedge fund est considéré comme un organisme de placement collectif, il peut donc adopter la forme d’une société d’investissement à capital variable (SICAV), mais aussi celle de société à responsabilité limitée (SARL). Il est également possible de lui octroyer le statut de fonds commun de placement (FCP). Dans ce cas, la gestion du hedge fund doit être confiée à une société. Dans le même ordre d’idées, il faudra penser à définir différents autres éléments, à savoir la constitution de l’équipe de direction, la collecte de fonds, les stratégies d’investissement, la conformité, ou encore la stratégie marketing.
Ce dernier point nous permet d’évoquer l’importance de mettre en place un plan marketing solide, essentiel à toute levée de fonds. Evidemment, une stratégie marketing efficace a un coût, mais elle demeure nécessaire dans un contexte où les investisseurs sont de plus en plus exigeants et souhaitent s’assurer de la fiabilité du fonds auquel ils vont confier leurs capitaux.
Quid des prime brokers ?
Un prime broker peut s’occuper de différents aspects de la gestion du hedge fund, selon les préférences de ce dernier. Ainsi, il peut prendre en charge l’intermédiation, jouant le rôle d’un broker classique. Il peut également s’occuper de l’externalisation de la chaîne Front-to-Back et être dépositaire global. Cela veut dire qu’il met des équipes opérationnelles à disposition du fonds alternatif, en plus d’un système d’information qui permet de passer des ordres sur le marché.