Il arrive au cours d’une carrière professionnelle d’être confronté à certaines problématiques, dont des conflits. C’est dans ce cadre qu’intervient, comme l’explique Antonino Mercuri, la médiation. Ce dispositif permet en effet de renouer le dialogue entre les parties concernées afin de résoudre le conflit. Les pilotes d’Air Calédonie ont récemment bénéficié de ce dispositif de médiation. Explications.
La médiation pour retrouver un dialogue social apaisé
En février dernier, la Direction du travail et de l’emploi (la DTE) est intervenue en tant que médiateur dans le cadre du conflit social qui concerne les pilotes d’Air Calédonie.
En effet, ces derniers et la Direction de la compagnie n’arrivaient jusqu’alors pas à échanger sur les points de friction existants, hormis à travers des communiqués interposés et des interventions auprès des médias. Les discussions semblaient alors mal engagées et le conflit inextricable.
L’enjeu était alors de parvenir à renouer le dialogue, comme l’explique le Président de l’UT CFE-CGC, Christophe Coulson : « Il fallait que nous réinstaurions un dialogue social et que nous évitions, par le biais de communiqués, de s’envoyer des pics. Derrière tout cela, c’est la survie d’une entreprise, mais également la survie des emplois [qui est en jeu, NDLR] ».
Un terrain d’entente trouver au cours de la médiation
Après des échanges et une conciliation de 3H30, Christophe Coulson a dressé un bilan encourageant autour d’un « dialogue positif » et d’une clause de revoyure : « A la sortie de cette conciliation, je peux dire que cela est positif pour la suite des événements. Nous n’avons pas, à ce stade, signé quelque document que ce soit, mais les propositions ont pu être partagées, discutées et elles devront faire l’objet, maintenant, d’une réécriture des accords ».
Les salariés, malgré une baisse de salaire de 3,5 % sur une période de 5 ans pour certains d’entre eux, semblent satisfaits, soulignant des efforts équitables. La médiation a permis de trouver un terrain d’entente grâce à une clause de revoyure ajoutée au document. Cette clause permettra en effet d’envisager la récupération de cette diminution de salaire avant 5 ans en fonction de la trésorerie de la compagnie. Christophe Coulson détaille ce point : « auparavant, dans le document qui nous était proposé, on parlait d’un bilan annuel. Et en ce qui nous concerne, ce bilan n’est pas suffisant. C’est également lié au nombre de passagers annuels. La compagnie a besoin, pour être à l’équilibre, de 465 000 passagers annuels ».
Il ajoute par ailleurs que « la barre qui avait été fixée par l’entreprise était pour nous difficilement atteignable ». Les efforts accordés par la Direction permettent de tempérer la situation et de trouver un terrain d’entente. Grâce à ce dialogue social apaisé, les parties sont aujourd’hui sur la bonne voie pour y parvenir. D’ailleurs, le plan de sauvegarde de l’entreprise devrait en tout état de cause être signé très prochainement.