En ce mois de la femme, nous avons tout particulièrement souhaité rendre hommage à toutes ces inconnues qui, de par le monde, sont sources de vie. Femmes de l’ombre, femmes du quotidien, leur lutte au jour le jour est source d’inspiration, tout particulièrement lorsqu’elles sont issues de pays ou de classes sociales pauvres.
De la pauvreté à l’entrepreneuriat
Les chiffres font froid dans le dos et les chiffres ne mentent pas : 70% des pauvres du monde sont des femmes. Et il y a une explication à cela : les femmes sont victimes de leur statut. Elles ont accès à moins d’opportunités d’emploi, sont le plus touchées par l’exclusion financière puisqu’une femme sur deux dans le monde n’a pas de compte bancaire et sont ainsi malgré elle, les actrices de la pauvreté dans le monde.
Mais à cette grande précarité s’opposent d’autres statistiques qui, elles, sont réjouissantes à plusieurs égards : les femmes remboursent mieux que les hommes (taux de recouvrement de 98% dans tout ce qui est microfinance), leur réussite entrepreneuriale est doublée d’une réussite sociale puisque la plupart de leurs revenus sont consacrés à leur foyer et que, selon la banque mondiale, une augmentation de 10% des crédits accordés aux femmes permet une augmentation de 8% concernant la scolarisation des enfants et une baisse de 5% de l’extrême pauvreté.
Et les exemples sont légion. Au Népal, Chitrakali Budhamagar a commencé son activité de tissage avec un crédit de 760 dollars. Aujourd’hui, elle emploie 12 autres personnes et arrive à générer un revenu mensuel moyen de plus de 800 dollars. Elisabeth au Mali a appris le métier de maraîchère auprès de son mari agriculteur. Souhaitant s’émanciper un peu et effectuer sa propre production de légumes sur une parcelle de terre familiale, elle a sollicité un prêt qui lui a permis d’installer une motopompe ainsi qu’une clôture et d’agrandir la parcelle de terre travaillée. En République Démocratique du Congo, Nelly Kanku Kazadi est à la tête d’un atelier de confection de meubles. Cette menuisière et ébéniste est reconnue dans son pays jusqu’à obtenir un hommage de l’honorable Jeanine Mabunda Lioko via ses comptes twitter, facebook et instagram. Au Bénin, Claudine a pu étendre son stand de vente de légumes au marché de Ganhi à Cotonou grâce à un prêt de 460 €. Ainsi, en période d’activité, elle peut réaliser un chiffre d’affaire de 130 € par jour avec sa coéquipière qui bénéficie aussi du prêt et de sa dynamique.
Le bilan de ces actions est relativement simple à tirer. Les prêts ne nécessitent pas de grosses sommes d’argent et la fiabilité des femmes dans leurs affaires ainsi que leur force de travail et leur résilience assure un remboursement des sommes investies.
Si seulement toutes les femmes pouvaient bénéficier de telles conditions, il est certain que leur condition dans le monde serait grandement améliorée.
Hommage à ces travailleuses et entrepreneuses pleines de courage !