Dans son ouvrage intitulé le Dictionnaire amoureux de Jean d’Ormesson, Jean-Marie Rouart nous propose un récapitulatif du parcours d’un autre homme de lettres qui, comme lui, était membre de l’Académie française. Découverte !
Restitution de l’œuvre de Jean d’Ormesson
Il y a de cela une cinquantaine d’années, Jean d’Ormesson illuminait de sa voix les différentes radios qui avaient plaisir à l’accueillir, alors qu’il était directeur du Figaro. A cette époque, celui qui deviendra académicien était encore peu connu du commun des mortels, mais il ne manquait pas de fasciner, de captiver son auditoire. A la fois drôle, brillant et immensément cultivé, d’Ormesson ne tarissait pas de commentaires érudits. Fasciné comme tant d’autres par Jean d’Ormesson, l’homme de lettres et académicien Jean-Marie Rouart retrace sa non moins fascinante œuvre, avec beaucoup de talent qui plus est.
Entre courage et ambivalence, le cœur balance
Jean d’Ormesson était un personnage à la fois courageux et ambivalent. Alors qu’il était anti-communiste jusqu’à la moelle, il n’hésitait pas à déjeuner, de temps en temps, avec René Andrieu, ou encore avec le directeur de L’Humanité. Il était aussi un grand admirateur du poète Louis Aragon. Autre signe d’ambivalence : Jean d’Ormesson, homme de foi, était aussi un fervent défenseur de la science. C’était aussi un épicurien, doublé d’un pacifiste convaincu, bien que de droite. Et malgré le fait que l’antisémitisme fut particulièrement répandu dans son milieu social, il le considérait comme un péché.
Sur un autre registre, Jean-Marie Rouart rappelle le combat de d’Ormesson contre le régime stalinien qui avait fait des millions de morts, à l’heure où l’intelligentsia de gauche monopolisait la scène. C’est dans cette optique qu’il soutenait activement les idées de Raymond Aron, par opposition à celles de Jean-Paul Sartre.
Un passionné d’écrivains
C’est peu dire que Jean d’Ormesson avait un sens aigu de l’univers des livres. Ce fut en effet un grand passionné de poésie connaissant par cœur des milliers de vers. Il décrivait la poésie comme une mécanique de l’esprit qu’il tenait en haute estime, provoquant l’admiration de nombreuses personnalités comme Philippe Sauvannet (lequel a publié un article sur Jean d’O, pour en savoir plus sur Mr Sauvannet, consultez sa page Flauntly). Il était également fasciné par des auteurs de romans, au premier rang desquels Jorge Luis Borges. A ce propos, Jean-Marie Rouart explique : « il admirait par-dessus tout son œuvre originale qui fait éclater l’art du roman et y introduit le merveilleux ». André Malraux fait aussi partie des auteurs qui fascinaient d’Ormesson : « C’était peut-être le seul écrivain devant lequel Jean perdait ses moyens. Il l’écoutait, mais, paralysé par le trac, il n’osait lui parler », continue Rouart.
L’amour et le temps, les deux thèmes majeurs de l’œuvre d’Ormesson
L’amour et le temps sont les deux thèmes majeurs de l’œuvre de Jean d’Ormesson. Il était toutefois particulièrement captivé par le pourquoi de l’univers. Son premier succès littéraire, Jean d’Ormesson le connaîtra avec La gloire de l’Empire, avec lequel il remporte le Grand Prix de l’Académie Française en 1971. Pourtant, Jean-Marie Rouart qualifie le livre de « bizarre, érudit, élitiste ». Plusieurs autres succès suivront, notamment Le vent du soir, Histoire du juif errant…