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Reconstruction de l’éducation dans les zones post-conflit

Rebâtir le système éducatif dans des pays qui sortent à peine des griffes du conflit, comme c’est le cas de la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso, ne se fait pas du jour au lendemain… Pour que les pièces s’assemblent, il faut une stratégie bien huilée et une coopération sans faille. Comment ? Eléments de réponse avec Denis Bouclon !

Evaluation, investissement, formation et recrutement 

Refondre le système éducatif dans des pays sortant des griffes de la guerre passe d’abord par l’évaluation des dommages car, avant tout, on doit sonder les ruines : combien d’écoles sont à reconstruire ? Quels sont les besoins en formation des enseignants ? Quel est l’état des manuels et des ressources pédagogiques ? C’est là la première marche pour planifier la suite… 

Ensuite, on passe à l’investissement dans les infrastructures scolaires et, à ce niveau, l’équation est d’une simplicité déconcertante : pas d’école, pas d’éducation ! Il faut remettre sur pied les bâtiments, s’assurer que les gamins ont des crayons et des cahiers, et que ceux qui habitent à des kilomètres ont de quoi venir en classe. 

Troisième point, et non des moindres : la formation et le recrutement des enseignants, de sorte à ce qu’ils soient capables de gérer les réalités d’après-guerre et la diversité des élèves. Et parfois, recruter de nouveaux visages est indispensable pour remplacer ceux perdus dans le conflit. Pour finir, il s’agit de réviser les programmes d’études, car il faut des cours qui reconnaissent les traumatismes des élèves, qui encouragent la réconciliation et qui respectent les cultures locales. 

Promouvoir l’éducation pour tous 

Garantir l’éducation pour tous est clé, d’autant plus dans les pays qui pansent leurs plaies après des conflits, en cela qu’il est hors de question de laisser sur le carreau les enfants qui ont été ballottés par la guerre ou embrigadés de force. Concrètement, il faudra convaincre les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, filles comme garçons, pour assurer un même départ dans la vie. 

En parallèle, mobiliser des partenaires internationaux est indispensable, car sans eux, pas de cash, pas de compétences techniques, et donc pas de reconstruction possible. Autre clé du succès : l’élaboration de politiques éducatives intelligentes. Dans le détail, il s’agit de concocter un système qui colle aux réalités du terrain, tout en tenant compte des normes internationales, pour que l’investissement d’aujourd’hui porte ses fruits demain. 

Enfin, quoi de mieux que l’école pour semer les graines de la paix ? Les établissements doivent devenir des havres de paix et de réconciliation, notamment en organisant des activités qui brisent les barrières entre les communautés. L’objectif, in fine, est la reconstruction sociale et la stabilisation du pays.

Quid du suivi et de l’évaluation ?

D’emblée, rappelons que le suivi et l’évaluation sont non-négociables, et cela passe par la mise en place des indicateurs de performance pertinents pour mesurer les progrès et juger de l’efficacité des interventions. En outre, la mobilisation des ressources est tout aussi essentielle, et à ce niveau, les gouvernements locaux, les partenaires de développement et les organisations civiles doivent unir leurs forces pour rassembler les fonds nécessaires. Les sommes collectées pourront alors être investies dans la construction d’écoles, la formation et le recrutement d’enseignants, l’acquisition de matériel pédagogique, et l’adaptation des programmes d’études.

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