Au premier semestre 2022, très peu de bailleurs ont opté pour des aides, destinées à la rénovation de leur logement mis en location. Pour les autorités, cette situation est très problématique, car des échéances et des lois écologiques vont bientôt être appliquées, afin d’interdire la location de logements qualifiés de passoires thermiques.
Les bailleurs ne sont toujours pas impliqués
En 2021, la loi climat et résilience a été votée. L’exécutif a aussi fixé un calendrier d’application pour cette nouvelle loi, qui vise à accommoder les parcs immobiliers avec les règles écologiques en vigueur. L’objectif est de réduire sensiblement la consommation d’énergie des biens immobiliers et d’éviter le fameux phénomène des passoires thermiques. Nous apprenons ainsi qu’à compter du 1er janvier 2023, les biens qui consomment une énergie supérieure à 450 kWh par mètre carré par an, seront interdits de location. Deux ans plus tard, tous les logements de classé G au diagnostic de performance énergétique subiront le même sort. S’ensuivront les logements classés F en 2028 et E en 2034. D’autre part, à compter du 22 août 2022, l’augmentation des loyers des biens jugés comme passoires thermiques sera interdite.
Malgré ces contraintes, il apparaît clairement que les propriétaires et bailleurs ne s’impliquent pas vraiment pour améliorer les performances énergétiques de leur logement. En tout cas, c’est le constat que fait l’Agence nationale de l’habitat. Cet organisme est le premier responsable de la rénovation énergétique, notamment à travers son dispositif MaPrimeRénov’.
2 % des chantiers financés
Aujourd’hui, 2 % seulement des dossiers de bailleurs ont été déposés pour d’éventuels travaux de rénovation énergétique. De l’avis de La Maison Ecolo, ce taux reste très faible, d’autant plus que l’Agence de la transition écologique Ademe estime le nombre de passoires thermiques à 1,7 millions. À ces derniers, on doit ajouter 1,8 millions de logements portant l’étiquette énergétique E. Cela fait au total 3,5 millions de logements qui doivent être rénovés avant 2034.
Ces chiffres sont calculés selon les DPE réalisés entre 2017 et 2018, donc bien avant que la loi de la transition énergétique ne soit votée.
Que faire pour engager les bailleurs davantage ?
Pour beaucoup, l’interdiction de location est loin d’être la seule mesure suffisante à encourager les bailleurs à entreprendre des travaux. Des experts estiment qu’il faut aussi miser sur des mesures fiscales incitatives.
Une réduction d’impôts peut-être ? Rien n’a été évoqué à ce sujet. Tout ce que l’on sait, c’est que les méthodes novatrices pour engager les ménages à rénover leurs logements sont multiples.
Des campagnes de sensibilisation peuvent remplir ce rôle aussi ! À condition que le message transmis soit clair et éloquent.