Oui, le marché de l’immobilier neuf est « en crise », et c’est vous qui y gagnez car, pour y faire face, les promoteurs proposent désormais de belles ristournes afin de stimuler les ventes ! Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), ne cache pas son pessimisme : « Le rebond de l’immobilier neuf n’est pas pour tout de suite. On pensait avoir touché le fond en 2023, mais la demande est encore plus asséchée. Moins de ventes, donc moins de construction même si, parfois, le permis de construire a été accepté ».
La situation est pour le moins préoccupante : au premier trimestre de 2024, les mises en vente ont chuté de 41,2 % par rapport à l’année précédente, les réservations de logements neufs ont diminué de 15,4 %, et les mises en chantier ont reculé de 23 %. Malgré ces défis, le prix moyen du neuf continue d’augmenter légèrement, atteignant 5 170 euros le mètre carré, soit une hausse de 1,9 % sur un an. Le point sur le sujet avec Carlos de Matos du Groupe Saint-Germain !
Les promoteurs multiplient les incitations pour stimuler les ventes
Dans un marché immobilier sous tension, les promoteurs redoublent d’efforts pour séduire les acheteurs, ce qui est notamment le cas chez Valorissimo, qui propose « des offres promotionnelles agressives et évolutives avec, parfois, 10 à 20 % de rabais sur le prix facial affiché », explique Emma Leca. Olivier Grenon-Andrieu, président d’Equance, illustre cette tendance par une transaction récente au Pays Basque : un deux-pièces acquis pour 290 000 euros, initialement proposé à 340 000 euros, remis sur le marché après échec de financement de l’acquéreur initial.
Avec un prix moyen qui se maintient à 5 170 euros le mètre carré au premier trimestre 2024, marquant une hausse de 1,9 % sur un an, le secteur doit également faire face à une chute de 41,2 % des mises en vente comparée à l’année précédente. Pour sa part, Pierre Vital, président de la FPI Nouvelle-Aquitaine, souligne la fréquence des retours de lots : « Les retours quotidiens de lots sont légion. Nous avons 300 lots disponibles dans l’agglomération bordelaise ». Et pour dynamiser les ventes, les promoteurs ne lésinent pas sur les moyens : frais de notaire offerts, cuisines équipées, places de parking gratuites… Tous les leviers sont actionnés pour attirer les acheteurs potentiels dans ce contexte difficile.
Acheter sans apport personnel
Les stratégies des promoteurs pour encourager l’achat sans apport personnel dépendent souvent du prestige du programme et de son rythme de vente, et à ce niveau, certains préfèrent offrir des contributions financières directes plutôt que de simples réductions. Bernard Chanteux, DGA de Bouygues Immobilier, précise : « Ce n’est pas pour autant la grande braderie. Nous continuons d’organiser des campagnes promotionnelles en mars, juin et septembre ». Jusqu’à fin juin, le groupe offre « jusqu’à 25 000 euros pour booster l’apport personnel des acheteurs ».
Olivier Bokobza, président de BNP Paribas immobilier promotion et vice-président de la FPI, annonce également des réductions significatives : « Afin de compléter le regain de pouvoir d’achat immobilier lié au recul des taux, nous baissons temporairement nos prix de vente de 3 à 10 % ». Les rabais varient selon le calendrier de livraison des projets dans la première couronne francilienne. Du côté de Cogedim (groupe Altarea), l’approche est encore différente pour les primo-accédants éligibles au PTZ, comme l’explique Paul Lassalle, directeur commercial France : « Nous prenons en charge les frais de notaire, les frais de dossier bancaire, la caution et même les intérêts intercalaires. Grâce à cette combinaison, ces personnes peuvent acheter du neuf sans apport personnel. Résultat : pour certains, la mensualité de crédit n’excède pas leur loyer ». Cette initiative, lancée à Villeneuve-la-Garenne puis à Villejuif, sera progressivement étendue à d’autres villes comme Rouen, Bordeaux, Toulouse, et Montpellier.