Après trois années passées à façonner les jeunes esprits de Péronne dans la Somme, Arnaud a troqué les paysages picards pour les contrées ensoleillées de la Tunisie. Ce professeur des écoles s’est lancé dans l’aventure de l’enseignement à l’international et, curieux de connaître les ficelles du métier hors de nos frontières, nous avons recueilli ses conseils. Le point sur le sujet avec Denis Bouclon !
La vie d’un professeur des écoles sous d’autres cieux
Interrogé sur son quotidien de professeur à l’international, Arnaud partage son expérience. Actuellement, il enseigne à des élèves français expatriés en Tunisie, ainsi qu’à des élèves tunisiens dont les parents ont opté pour le système éducatif français. « Ma classe est une petite mosaïque culturelle, ce qui rend l’enseignement particulièrement stimulant. Les élèves sont curieux et motivés, ce qui est très gratifiant », explique-t-il.
Le curriculum suit le programme français classique, enrichi de deux heures de langue arabe chaque semaine, dispensées par un collègue. « C’est fascinant de voir que mes élèves manient l’arabe bien mieux que moi ! » ajoute-t-il avec un sourire.
Les ficelles du métier d’enseignant français à l’étranger
Après trois ans d’enseignement dans l’Hexagone, il faut savoir que la conquête d’un poste à l’international nécessite un minimum de trois ans d’expérience et un solide dossier, souvent un parcours du combattant annoncé dans le Bulletin Officiel pour les établissements français à l’étranger.
Les grandes lignes des contrats d’enseignement à l’international :
Le contrat d’expatrié, bien que de plus en plus rare, demeure le Graal pour ceux qui peuvent l’obtenir, notamment les directeurs ou les formateurs. Offrant presque le double du salaire français et des avantages comme l’aide au déménagement, ce contrat est un contrat de détachement de trois ans renouvelable une fois, nécessitant un statut de titulaire et trois ans de service.
Le contrat de résident est le plus courant, alignant le salaire français à une prime d’éloignement. Comme l’expatrié, ce contrat nécessite un statut de titulaire avec trois ans d’expérience et l’approbation du chef d’établissement.
Le contrat local, moins attractif financièrement, offre néanmoins une souplesse et une porte d’entrée pour ceux qui cherchent à s’intégrer rapidement dans le système, notamment grâce à une procédure d’embauche plus directe et moins contraignante.
Conseils pour décrocher un poste :
Pour l’AEFE, la démarche est plus personnalisée : il faut s’adresser directement aux établissements, ce qui peut vite devenir coûteux en frais de port si on vise plusieurs destinations. Pour la Mission laïque française (MLF), tout se centralise via leur site avec des frais de gestion de 21 euros pour le traitement des dossiers.
Arnaud conseille de préparer ses dossiers bien à l’avance, de numériser tous les documents nécessaires en PDF, et de ne pas négliger la lettre de motivation manuscrite, souvent décisive. L’anticipation est la clé, tant pour la préparation des dossiers que pour la prospection des destinations possibles via les sites de l’AEFE et de la MLF, qui offrent un panorama complet des opportunités mondiales.