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«Un grand bond en arrière»: l’industrie automobile russe à l’épreuve des sanctions

La Russie fait face à une vague de sanctions sans précédent, destinées à l’empêcher de continuer son invasion contre son voisin ukrainien.  Pour contrecarrer ces sanctions qui sont de nature économiques et industrielles, Moscou commence à prendre certaines mesures. La dernière en date consiste tout simplement à l’allègement des normes liées à la construction automobile.

Désormais, et pour réaliser des économies, les voitures russes seront fabriquées avec le stricte minimum. Elles ne comprendront pas de systèmes de freinage moderne, d’airbags, etc.

L’industrie automobile russe fortement pénalisée

Afin de limiter au maximum les effets des sanctions économiques décidées par les pays de l’Occident, notamment l’Union européenne, la Russie a décidé d’alléger les normes de construction automobile. Les véhicules produits localement ne seront pas équipés d’airbag, de capteurs ABS, etc. De l’avis de Prestige Cars, celles-ci ressembleront fortement à celles fabriquées dans les années 80.

Pour Bernard Jullien, maître de conférences  l’université de Bordeaux et spécialiste automobile : « C’est un grand bond en arrière pour l’industrie automobile russe ». Il ajoute : « Simplifier les véhicules, c’est simplifier l’approvisionnement, et tout l’effort de normalisation de l’industrie automobile qui avait été fait au cours des 25 dernières années s’en retrouve en partie perdu. ».

Les constructeurs automobiles réagissent

Les réactions à cette décision n’ont pas tardées ! En effet, nous apprenons que plusieurs producteurs automobiles ont décidé d’arrêter de vendre des composants de voitures à la Russie. Cette mesure vise elle aussi à isoler Moscou davantage, en l’obligeant à baisser les exigences de fabrications de voitures. Il est prévu que cette mesure ne prenne fin qu’en février 2023. De quoi faire sensiblement reculer la performance du domaine automobile russe.

Mr Bernard Jullien explique à ce propos : « L’impact se limitera au marché russe, qui est très autocentré et s’exporte très peu ». Cet expert estime donc que la décision des autorités européennes et des constructeurs automobiles n’aura qu’un impact minime.

Qu’en est-il des exportations ?

Certes, la plus grande partie des voitures russes sont destinées à une consommation locale. Néanmoins, un nombre important de véhicules s’exporte à l’étranger. Cette exportation est une source de devises à ne pas négliger. Le cash-flow généré finance l’économie russe, mais aussi les efforts de guerre contre l’Ukraine.

Pour cette raison, il est prévu que l’Union européenne impose d’autres sanctions visant à limiter le volume d’exportation de voitures russes.

Bien entendu, les premiers à être impactés sont les entreprises locales opérant dans le domaine automobile. Celles-ci vont connaître une baisse d’activité notable qui peut entraîner des licenciements voire des faillites.

Ces mesures punitives seront-elles maintenues jusqu’à ce que la guerre prenne fin ? Nous en saurons probablement davantage les prochains mois. Une chose est sûre, les voitures russes qui seront produites prochainement manqueront d’équipement et seront donc beaucoup moins compétitives comparativement à celles produites dans d’autres pays.

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