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Visas entre la France et le Maghreb : la crise continue

Visas entre la France et le Maghreb : la crise continue

Cela fait des mois que la crise des visas entre la France et les pays du Maghreb suscite un débat politique et social houleux. Cette crise, qui s’est traduite par une réduction significative de la délivrance de visas aux ressortissants du Maghreb, a révélé des dysfonctionnements structurels et a suscité des critiques virulentes de la part des responsables marocains, algériens et tunisiens. Le point sur le sujet avec Aissa Hamada.

La crise des visas : un outil de pression politique

La crise des visas est perçue comme une politique française. Cette politique est présentée comme une mesure de rétorsion contre le manque de coopération des gouvernements maghrébins dans la lutte contre l’immigration clandestine. Pour rappel, cette nouvelle approche à l’égard des ressortissants maghrébins avait été préconisée bien avant sa mise en application par des politiciens et polémistes connus comme Éric Zemmour.

A l’heure actuelle, il faut savoir que ces restrictions de visas ont touché tous les ressortissants, et pas seulement ceux ciblés pour des raisons de sécurité. Dans certains cas, des visas ont été refusés à des parents souhaitant se rendre en France auprès de leur fils en phase terminale, malgré l’intervention de médecins spécialisés dans les soins palliatifs. 

Même les étudiants sont concernés par les mesures restrictives visant à réduire la délivrance de visas aux maghrébins. Bien qu’ils aient présenté des dossiers solides, notamment des lettres d’acceptation à l’université et des bourses européennes, bon nombre d’entre eux se sont vus refuser l’accès au sol français. Les raisons de ces refus sont souvent floues et parfois stéréotypées, comme des doutes sur l’intention du demandeur de quitter la France à l’expiration du visa.

Durcissement des conditions d’obtention des visas

Les conditions d’obtention d’un visa se sont considérablement durcies. Le délai de traitement est passé à 45 jours et la liste des pièces justificatives exigées s’est allongée. La demande de visa peut coûter plus de 200 euros, soit l’équivalent d’un salaire minimum algérien. Si le visa est refusé, les frais engagés ne sont pas remboursés, ce qui alourdit la charge financière des demandeurs.

La privatisation des services consulaires a ajouté un niveau de complexité supplémentaire à la procédure de demande de visa. Les consulats ont délégué la gestion des rendez-vous aux prestataires privés VFS Global et TLScontact. Leurs sites web sont lents et saturés, ce qui oblige les demandeurs de visa à vérifier constamment s’il y a de nouveaux créneaux, même la nuit. Cette situation a conduit à l’émergence d’un marché noir où les cybercafés et les particuliers accumulent les créneaux disponibles et les redistribuent contre rémunération.

Quelles sont les solutions proposées ?

Pour les autorités françaises, le retour à un rythme de délivrance de visas réguliers ne peut se faire que sous conditions. La plus importante est que les pays du Maghreb acceptent finalement l’extradition des citoyens d’origine maghrébine en situation irrégulière ou impliqués dans des actes criminels et de délinquance.

Les autorités des pays concernées estiment que cette pression est injustifiée ! D’autant plus que les interpellés dans le cadre d’enquêtes criminelles sont souvent des citoyens ayant une double nationalité.

Alors, qui sortira finalement vainqueur de ce bras de fer politique ? On en saura davantage très prochainement !

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