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huile de tournesol

Agroalimentaire : retour sur l’autorisation de remplacer l’huile de tournesol sans changer les emballages

Il y a un an de cela, l’Etat français a autorisé les fabricants de chips et de sauces, entre autres, à remplacer l’huile de tournesol, sans pour autant modifier leurs emballages. D’une durée de six mois, cette autorisation exceptionnelle était justifiée par les difficultés d’approvisionnement en huile de tournesol et autres huiles en raison du conflit en Ukraine. Retour sur le sujet avec Altho.

Un délai de six mois pour changer les emballages

Face aux difficultés d’approvisionnement depuis l’éclatement du conflit russo-ukrainien, l’Etat français a autorisé les industriels de l’agroalimentaire (fabricants de chips, sauces, margarine, biscuits, plats en sauce…) à remplacer l’huile de tournesol dans leurs recettes… sans modifier les emballages, à l’issue de concertations croisées avec les fabricants et les associations de consommateurs. Dans le détail, les autorités publiques étaient disposées à accorder cette dérogation spéciale, à condition d’en faire la demande, et de remplacer l’huile de tournesol par l’huile de colza ou un autre produit similaire.

Si les industriels bénéficiaient d’un délai de six mois pour modifier leurs emballages, ils n’avaient toutefois que deux mois pour notifier le changement de recettes, dans un souci évident de transparence. Pour autant, ils n’étaient en aucun cas tenus de préciser la nature ou le produit impliqué dans le changement de recette. Cela dit, l’Etat avait imposé des indications de changement de recette immédiates dans certaines situations spécifiques. C’est notamment le cas de l’ajout de produits allergènes, ou d’un changement de recette qui fausserait les allégations que comportent l’emballage, comme « sans huile de palme » ou « 100 % bio », entre autres exemples.

Plus de mille références concernées

Pour rappel, c’est le site de la DGCCRF, le service de répression des fraudes du ministère de l’Economie, qui recensaient toutes les dérogations accordées par les autorités publiques aux industriels ayant fait une demande de modification de recette. A l’époque, on parlait d’un millier de références, au premier rang desquels les chips, gros consommateurs d’huile, mais aussi d’autres produits frits comme les frites et les panés. Les demandes ont également concerné les pâtes à tartes, les sauces, la margarine ou encore les conserves à l’huile.

Pour rappel, bien avant que Bercy ne prenne la décision d’accorder cette autorisation exceptionnelle, les industriels avaient tiré la sonnette d’alarme sur les problèmes d’approvisionnement en huile de tournesol, demandant qu’il leur soit permis de changer leurs recettes en conséquence. En réponse, l’ONG Foodwatch n’avait pas manqué de rappeler l’importance de la transparence totale à ce niveau, et les autorités en ont pris note. Mais bien qu’elle eut salué les efforts de Bercy à ce niveau, l’ONG déplorait tout de même « le casse-tête de l’accès à l’information pour les consommateurs », qui ne pouvaient pas toujours compter sur la présence d’autocollants sur les emballages, ou encore de code QR dans les magasins qui renvoient vers le site de la DGCCRF.

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