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ETUDE DE L’ŒUVRE THE PROBLEM WE ALL LIVE WITH

ETUDE DE L’ŒUVRE THE PROBLEM WE ALL LIVE WITH

Suite à la guerre de sécession, l’Amérique devient de plus en plus  ségrégationniste avec des discriminations sociales et raciales et de grosses disparités entre les couches sociales. Certaines personnes s’insurgent contre ce fait et souhaitent éveiller les consciences. Parmi celles-ci, nous avons le peintre Norman Rockwell qui dénonce ce fait à travers ses œuvres notamment « The problem we all live with it » et bien d’autres œuvres. Dans la suite de cet article, nous allons présenter cette œuvre, l’analyser, parler du contexte historique de l’époque et des autres œuvres de l’auteur qui ont trait à ce sujet.

Présentation de l’œuvre

L’œuvre historique dénommée « The problem we all live with » traduite en français (le problème avec lequel nous vivons) est l’œuvre du peintre Norman Rockwell.  Avec des dimensions de 91.4 * 147.3 cm, cette œuvre créée le 14 janvier 1964 est  une peinture du courant de l’hyperréalisme et demeure une pièce rare et unique en son genre. Elle est réalisée en peinture technique avec de l’huile sur toile et est conservée au musée Norman Rockwell de Stockbridge dans le  Massachusetts.

Le tableau présente un personnage principal qui est une petite fille de race noire dénommée Ruby Bridges âgée de six ans à l’époque. Elle marche dans la rue et est escortée par quatre policiers. La petite fille tient sous son bras une règle, des stylos et des cahiers. D’après l’image, on peut en déduire vraisemblablement qu’elle se rend à l’école. Une école de La Nouvelle-Orléans réservée exclusivement aux blancs à cette époque.

Juste en arrière-plan on peut  voir sur le mur l’inscription « nigger », qui veut dire « nègre » en français mot à connotation raciale. Juste à gauche on aperçoit les initiales KKK (Ku Klux Klan) secte raciste fondée en 1865 qui sévit par des actes terroristes vis-à-vis de la communauté noire et des autres races qui ne sont pas blanches.  Au pied du mur, on aperçoit également des tomates écrasées au sol avec des impacts frais sur leur mur. Elles ont sans doute été jetées récemment pour protester contre la fillette noire qui va à l’école de blancs.

Rockwell se sert d’un mélange subtil de contraste. Le teint noir de la petite fille contraste totalement avec la blancheur de sa robe et la candeur de la jeune fille est en total déphasage avec  les propos grossiers inscrits sur le mur. La petite fille est escortée par quatre gardes fédéraux dont on ne voit pas le visage, mais dont on aperçoit uniquement les jambes et le brassard.

Analyse de l’œuvre

À travers cette peinture, Rockwell dénonce la politique ségrégationniste américaine encore défendue par certains gouverneurs de l’époque. Il concentre et attire le regard seulement vers la fillette. À cause des tomates jetées contre le mur en signe de protestation par les racistes, le caractère hostile et belliqueux des inscriptions gravées sur le mur, la fillette se fait escorter par les agents fédéraux chargés de sa protection. Le spectateur peut facilement s’identifier à la fillette par rapport à son ressenti. Les quatre agents fédéraux sont anonymes et représentent le pouvoir fédéral qui soutient la politique de ségrégation. Dans ce tableau, Norman Rockwell a voulu attirer l’attention du public sur l’absurdité de l’attitude raciste dont est victime la fillette. La race noire n’est pas la seule victime du racisme, tous les Américains le sont.  

Contexte historique

Ce tableau est réalisé à une époque où la lutte pour les droits civiques aux États-Unis est à son apogée. La loi Jim Crow  ségrégationniste par excellence est votée et est  destinée à entraver l’exercice des droits constitutionnels des Noirs américains acquis au lendemain de la guerre de sécession. Cette loi restreint les interactions sociales entre blancs et noirs, interdit les regroupements dans les salles de concert, les théâtres, les stades, les toilettes, les cafés, les hôpitaux. Les opposants à la déségrégation sont de plus en plus nombreux, notamment le ku klux klan qui multiplient les attaques et les agressions vis-à-vis des noirs.

Les figures de proue dans cette lutte contre la ségrégation des noirs sont : Rosa Parks, Martin Luther King. Le mouvement défend l’idée d’une lutte non violente pour les droits civiques des noirs et s’appuie le Civil Rights Act qui déclare également illégale toute discrimination raciale, religieuse ou sexuelle. Dans ce contexte de déségrégation, la jeune Ruby Bridges intègre l’école blanche de La Nouvelle-Orléans. Dans cette école, seule une enseignante accepte de lui dispenser les  cours. La fillette et ses parents sont menacés et persécutés, raison pour laquelle elle se fait accompagner sur le chemin de l’école par des agents fédéraux.

Œuvres similaires

Norman Rockwell a également d’autres œuvres qui traitent de la ségrégation aux Etats Unis. Son œuvre « New Kids in the Neighborhood et Moving In » réalisé pour le magazine Look intitule « The Negro in the Suburbs » retrace le récit d’une mère de famille noir américaine Jacqueline Robbins qui vit depuis 1962 dans la banlieue de Chicago  avec son époux chimiste et ses deux fils. La peinture illustre un garçon et une petite fille tous deux noirs au cours d’un emménagement dans la banlieue de Chicago. Trois enfants blancs sont face à eux, deux garçons et une fille. Les enfants noirs sont vêtus d’habits identiques à ceux des enfants blancs.  La petite fille noire a un chat blanc dans ses bras et un chien noir suit le groupe des enfants blancs. Chaque groupe possède au moins un gant de base-ball. Les enfants et les deux animaux qui les accompagnent s’observent et sont  séparés par les lignes du pavage. Les enfants de race noire sont plus proches de cette ligne que les enfants blancs qui sont effrayés. À leur côté, il y a un camion de déménagement, dont un employé déplace une malle sur la pente qui vient s’ajouter à d’autres objets. En arrière-plan, on aperçoit une silhouette qui observe le groupe des enfants derrière les rideaux d’une fenêtre de l’une des habitations voisines.

Une autre de ses œuvres dénommée Boy in dining réalisée en 1947 traite également de ségrégation. Le peintre utilise la voiture restaurant du Lake shore limited de New York central comme décor. Il capture sur cette toile un moment de vie de son propre fils qui calcule le pourboire d’un serveur noir.

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