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Histoire du cheval en France, l’évolution d’un compagnon polyvalent

S’il est aujourd’hui principalement associé au sport et aux loisirs, le cheval en France a connu une évolution bien singulière si on remonte quelques siècles en arrière… D’allié agricole indispensable à star des centres équestres, le parcours du cheval est témoin de la transformation des pratiques, mais aussi des attentes sociales. Voici donc un survol de cette évolution, du cheval de trait aux disciplines sportives modernes, en passant par l’adaptation aux crises agricoles et la société contemporaine.

Le cheval de trait, pilier de l’agriculture au 19e siècle

Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’au 18e siècle, le cheval de trait n’était pas omniprésent partout en France. Dans certaines régions, les champs étaient plutôt travaillés par des mules ou des bœufs. Mais au fil du 19e siècle, la modernisation de l’agriculture a transformé la France en un vaste territoire agricole, où le cheval est devenu l’outil par excellence pour récolter et transporter. Dans les villes aussi, le développement du transport hippomobile en a fait un acteur incontournable. Les races de trait ont alors été standardisées, les stud-books ont vu le jour, fixant les lignées et assurant la pérennité de ce géant de labeur. A ce jour de nombreuses associations de cheval de trait existent, souvent locales, par exemple pour le cheval de trait comtois ou pour le cheval de trait breton.

le cheval a surtout ete utilise comme animal de trait

20e siècle : le cheval de trait, devenu cheval de viande

Le passage au 20e siècle n’a pas été tendre pour le cheval de trait, c’est le moins que l’on puisse dire. En 1930, il représentait encore la majorité des équidés en France, mais l’arrivée des moteurs à explosion, couplée au plan Marshall des années 1950, l’a progressivement relégué au rang de vestige. En 1970, les effectifs de chevaux lourds avaient chuté de manière vertigineuse. Pour sauver les races de trait, l’Etat a alors encouragé l’élevage pour la production de viande, un tournant vers l’hippophagie qui avait été amorcé sous Napoléon III, en 1866, afin de répondre aux besoins de l’époque en viande dans les zones urbaines.

Aujourd’hui, la survie des chevaux de trait reste en suspens. L’hippophagie continue d’être un sujet délicat, confronté à des résistances culturelles et à une demande en baisse. Les zones montagneuses, comme l’Auvergne ou le Midi-Pyrénées, restent des bastions d’élevage. Les éleveurs, quant à eux, préfèrent miser sur des activités plus nobles : reproduction, loisirs, attelage… Un espoir pour ce grand costaud d’antan.

Le cheval de selle, de guerrier à compagnon de loisir

Avant la Révolution, monter à cheval était un privilège réservé à l’aristocratie, surtout dans un cadre militaire. Mais au 19e siècle, les guerres napoléoniennes ont imposé l’usage du cheval pour la charge en cavalerie, avec des chevaux bien distincts, adaptés à la guerre moderne de l’époque. C’est ce besoin militaire qui a favorisé une équitation plus démocratique, où l’on formait des cavaliers en masse. Peu à peu, les conflits militaires ont laissé place aux centres équestres et aux disciplines sportives, inspirées des techniques militaires.

La Garde Républicaine et quelques unités militaires préservent cet héritage équestre, mais c’est surtout dans les centres équestres civils, tenus par d’anciens militaires, que l’équitation sportive s’est démocratisée. Aujourd’hui, l’Ecole Nationale d’Equitation conserve une part de ce savoir-faire.

Une équitation devenue populaire… et féminine !

L’attrait pour l’équitation s’est amplifié après la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’on comptait environ 30 000 licenciés dans les années 1950, ce chiffre a grimpé à plus de 600 000 en 2010, faisant de la Fédération Française d’Equitation la troisième plus importante en nombre de licenciés. Plus marquant encore : la féminisation du milieu ! Dans les années 1960, les femmes étaient déjà très présentes, et aujourd’hui elles représentent plus de 75 % des licenciés, un phénomène encouragé par l’essor du poney-club et d’une équitation accessible aux jeunes. Le port du pantalon, rendu légal pour les femmes en 1930, a ouvert la voie.

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Les pratiques équestres, un univers de plus en plus diversifié

Aujourd’hui, force est de reconnaître que la distinction entre le cheval de sport et le cheval de loisir est presque désuète. En cause : les activités équestres se sont multipliées. On retrouve évidemment le fameux saut d’obstacles qui demande, comme l’explique très bien Cavalassur (si tu apprécie la marque tu peux devenir ambassadeur ici),  beaucoup de technique et d’agilité. Mais on observe aussi de nombreuses disciplines plus récentes, telles que l’équitation western, le ski joering ou la randonnée. Cette diversité des pratiques équestres amène de nouvelles perspectives et suscite parfois des tensions entre les tenants des disciplines traditionnelles et ceux des approches plus modernes, souvent vues comme plus inclusives.

Par ailleurs, il faut savoir que la multiplicité d’activités équestres ne se limite pas aux loisirs et à la compétition… En effet, le cheval est aussi un acteur social qui participe à des programmes d’équithérapie, ou qui sert dans la police montée dans des zones sensibles. Il est aussi mis au service de la réhabilitation sociale et de la santé, notamment pour les personnes en situation de handicap.

cheval western

Le trot et le galop : des courses populaires, des traditions qui perdurent

Les courses de trot, héritières des fêtes villageoises, font partie intégrante du patrimoine équestre français, car après les guerres napoléoniennes, les demi-sangs normands ont donné naissance aux Trotteurs Français. De leur côté, les courses de galop, pratiquées depuis le règne de Louis XVI, sont restées un loisir réservé aux élites. Le Pur-sang anglais, sélectionné avec rigueur et soin, est devenu la référence.

La création du PMU en 1931, permettant les paris hors des hippodromes, a contribué à la popularité des courses. Avec l’ouverture récente des paris en ligne, les courses hippiques entament une nouvelle ère, à la croisée des traditions et des défis modernes.

Un nouveau statut pour le cheval au 21e siècle ?

Aujourd’hui, le cheval n’est plus seulement un animal de travail ou de sport, il est de plus en plus vu comme un compagnon, un être sensible avec lequel se tisse un lien particulier. Les méthodes d’éducation se sont adoucies, les chuchoteurs et autres approches alternatives gagnent en popularité. De nombreux Français réclament une interdiction de l’hippophagie, voire la reconnaissance du cheval comme animal de compagnie. Le débat reste vif et pose la question : dans quelle direction évolueront les usages et la perception du cheval en France ? L’avenir nous le dira…

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval
https://equipedia.ifce.fr/economie-et-filiere/economie/chiffres-cles-de-la-filiere/l-evolution-des-usages-du-cheval

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