Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Ultras et Hooligans, ce n’est pas du tout la même chose. Il s’agit en effet de deux groupes biens distincts. Le point sur le sujet avec Dan Bloch.
Les Hooligans désertent les stades
Avec l’anarchie pour credo, les Hooligans semaient la panique dans les tribunes des stades en Europe dans les années 80, et jusqu’aux années 90. En réponse à cette violence entre supporters, que ce soit dans les stades ou à leurs abords, les caméras se sont multipliées et les mesures de sécurité rehaussées lors des événements sportifs. Les Hooligans ont donc été obligés de déserter les stades, d’autant plus que les policiers en civil ont commencé à occuper les tribunes, aux côtés des supporters lambda. Au moindre geste déplacé ou violence, une lourde amende s’applique, couplée à une interdiction de stade.
Les Hooligans ont donc déserté les stades, leur place désormais occupée par ceux qu’on appelle les Ultras. C’est à partir de 1996 qu’on a assisté à la création de plusieurs groupes d’Ultras. Leur marque de fabrique ? Chants, tifos, danses… les Ultras réalisent de véritables spectacles dans les tribunes, à la fois pour imposer le respect de l’équipe adverse et galvaniser la leur. Pour autant, le départ des Hooligans n’a pas sonné le glas de la violence dans les stades… Encore aujourd’hui, malgré le départ des Hooligans, il arrive que des bagarres éclatent dans les stades. Certains tifos peuvent choquer, il n’est pas rare qu’on entende des chants racistes…
Hooligans et Ultras, deux mouvements distincts
Certains observateurs font remonter la naissance du mouvement Ultra aux années 1960, en Italie, poussé par le désir de groupes de jeunes de vivre pleinement leur passion du foot. Petit à petit, des groupes se sont formés, regroupés à l’unisson derrière les cages de l’équipe, car les places y sont moins chères. En Italie, ces jeunes Ultras étaient appelés « Tifosis », d’où est tiré le terme « tifo », qui désigne les animations visuelles dans les tribunes. A partir des années 1970, le phénomène Ultra fait son entrée en Espagne, puis en France à partir des années 1980.
Cela dit, certains pays ont encore tout le mal du monde à se défaire de la culture Hooligan. C’est notamment le cas de la Belgique, des Pays-Bas, et particulièrement de l’Angleterre. Rappelons que c’est en Angleterre que le mouvement Hooligan a ressurgi dans les années 1960, après avoir connu un frein au cours des guerres mondiales. Cela nous amène à la plus grosse différence entre les Ultras et les Hooligans, en l’occurrence la violence. Si on peut s’accorder à dire que les Ultras sont agressifs, on peut de la même façon être d’accord sur le fait qu’ils ne sont pas forcément violents. Ce n’est pas le cas des Hooligans, un mouvement connu pour ses penchants extrémistes. Plus que la violence, la principale caractéristique des Hooligans est qu’ils défendent souvent une idéologie dite d’extrême droite. C’est encore vrai aujourd’hui.