Il y a quelques jours, le cabinet de conseil TNP a organisé une série de tables rondes sur le thème de la mobilité en 2035. Cette date a été choisie pour une raison importante : c’est l’année à partir de laquelle la vente de voitures neuves fonctionnant avec des carburants fossiles devrait être interdite, si tout se passe comme prévu. Bien que la voiture n’ait pas été le sujet principal de la conférence, s’inquiète Prestige Cars avis, elle a tout de même été considérée comme un élément central et organisateur, car la transition vers une mobilité zéro émission va changer radicalement notre approche de la mobilité dans son ensemble.
Conférence TNP : quels ont été les principaux intervenants ?
Plusieurs acteurs du secteur des transports, allant d’Uber à SNCF en passant par Deutsche Bahn, ont participé à la série de tables rondes organisée par le cabinet TNP. Les experts du cabinet, y compris son président et cofondateur Benoit Ranini, ont également pris part aux discussions. Bien que les participants aient exprimé leur confiance dans l’avenir de la mobilité, ils ont également souligné les défis auxquels l’industrie devra faire face lors de la transition vers la mobilité zéro émission. Benoit Ranini a averti que si l’industrie automobile n’était pas protégée, elle risquait de disparaître dans les 20 prochaines années. Nous avons eu l’occasion de discuter avec lui pour mieux comprendre ses propos.
Industrie automobile : il faut privilégier le Made in Europe selon Benoit Ranini
Selon Benoit Ranini, la transition économique vers la mobilité zéro émission est une entreprise coûteuse qui ne rapporte pas immédiatement de bénéfices. Il est nécessaire d’investir massivement dans la création de « gigafactories » et de nouvelles chaînes de production pour les voitures électriques, et cela représente un investissement important. En outre, les voitures électriques nécessitent moins de réparations, ce qui diminue considérablement le marché des pièces et services de rechange pour les constructeurs automobiles, ce qui rend le modèle économique moins rentable. Les constructeurs doivent repenser leur modèle opérationnel pour s’adapter à des activités moins lucratives. Il est donc évident que la transition vers la mobilité zéro émission est économiquement difficile.
Dans son analyse, Benoit Ranini affirme aussi que les Chinois ont déjà une longueur d’avance dans ce domaine, ayant investi dans des gigafactories et la recherche et développement depuis plus de dix ans. Ils disposent également d’un marché intérieur de 1,4 milliard de personnes, ce qui leur permet d’amortir tous leurs investissements par ce marché. Avec des prix ultra-compétitifs, ils sont prêts à attaquer les marchés américains et européens. Si des barrières à l’entrée ne sont pas mises en place pour permettre aux constructeurs européens de faire leur transition et de se consolider, il y a un risque de suppression pure et simple d’une industrie automobile centenaire.