Vivre de sa passion, le rêve, non ? Pour de nombreuses personnes, le rêve ultime est en effet de vivre de sa passion, de sa vocation, et comme on les comprend ! Car à partir de ce moment, on n’a plus l’impression de travailler, on prend du plaisir, tout en subvenant à ses besoins, peut-être même faire fortune… Et alors que la photographie passionne de plus en plus de personnes, est-il pour autant possible d’en vivre ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans la suite de cet article !
Vivre de sa passion : entre mythes et réalités
La notion de vivre de sa vocation, que celle-ci soit la photographie ou n’importe quel autre domaine, est souvent enveloppée d’une aura romantique, et cela est tout à fait normal. Nous sommes en effet nombreux à nous imaginer un scénario idyllique, où l’on exerce librement ce qu’on aime, sans contraintes, sans stress. On vous le dit tout de suite : cette perception, bien que courante, est (peut-être) quelque peu déconnectée de la réalité…
Oui, vivre de sa passion, en particulier lorsqu’il s’agit de photographie, a quelque chose d’exaltant. Mais il ne faut pas en oublier les défis pour autant, et encore moins les hauts et le bas que vous rencontrerez forcément. Ces difficultés, paradoxalement, rendent les victoires plus douces, les succès plus savoureux. Tout n’est donc pas noir ou blanc, et cette dualité est ce qui enrichit véritablement l’expérience.
Et, contrairement à ce que l’on pourrait penser, vivre de sa passion n’est pas exclusivement réservé à des domaines culturels, notamment la peinture, la danse ou la photographie. La passion n’est pas confinée à des niches précises, loin de là… La preuve ? Il y a ceux qui, sans ironie aucune, sont passionnés par des secteurs comme l’industrie, le commerce, voire même des professions plus traditionnelles comme la boucherie ou la fabrication. Et vous aurez forcément remarqué que le monde professionnel foisonne d’individus qui adorent leur métier, qu’il soit considéré comme conventionnel ou non.
A ce propos, glissons une petite évidence : chaque domaine a des avantages qui lui sont propres. Et, surprise, même ceux qui sont aujourd’hui des experts en photographie et vivent pleinement de cette passion ont pu trouver du plaisir dans des emplois précédents, bien différents de ce qu’ils font aujourd’hui. Il est vrai aussi que chaque secteur a aussi ses « managers du dimanche », ces individus toxiques qui, par leur attitude, finissent par repousser les meilleurs éléments de leur équipe.
Ces mêmes éléments, frustrés par de telles expériences, peuvent alors chercher à se réorienter, à devenir indépendants, et à poursuivre ce qui les anime réellement. Et c’est souvent là que naît le désir de vivre pleinement de sa vocation !
Le facteur déclenchant, une étincelle vers la vocation
Pour beaucoup d’entre nous, il existe un moment catalyseur qui nous pousse à poursuivre ce qui nous anime véritablement. Il peut s’agir, par exemple, d’un événement inattendu, d’une rencontre marquante, d’une révélation subite… ces instants peuvent redéfinir la trajectoire de nos vies ! Car chacun porte en lui des rêves d’enfance, des ambitions qui, avec le temps et face aux réalités de la vie, peuvent s’évanouir. Les influences extérieures, les épreuves, le manque de soutien, ou tout simplement le doute, sont autant de raisons qui peuvent nous éloigner de ces aspirations originelles. Cela dit, pour quelques chanceux, ces rêves d’enfance se transforment en véritables vocations professionnelles, et c’est tout à leur honneur !
Prenons l’exemple de Mickaël Bonnami, un photographe accompli qui, dans sa jeunesse, rêvait d’être basketteur professionnel ou tennisman, passant d’innombrables heures à pratiquer en espérant secrètement être repéré par un recruteur de la NBA, même s’il vivait en Gironde ! Mickaël avait aussi une inclinaison pour la photographie et avait même envisagé d’intégrer une école spécialisée à Bordeaux. Mais il a été vite rattrapé par la réalité, entre un dossier scolaire insuffisant, des contraintes financières et un manque criant d’encouragement. C’est alors qu’il s’est orienté vers une formation en maintenance des systèmes mécaniques automatisés, bien loin du monde de la photo…
Mais la vie est pleine de surprises, de rebondissements. Pour Mickaël, c’est l’avènement du numérique qui a ravivé son amour pour la photographie, lui offrant une nouvelle perspective et un moyen plus abordable d’embrasser sa passion. Ce n’est pas pour autant qu’il a réussi à en vivre, la considérant plutôt comme une activité parallèle. Le tournant ? Ce sera une expérience professionnelle traumatisante, alors qu’il travaillait en tant que chargé d’affaires dans un environnement particulièrement stressant. Et un jour, sous la pression combinée d’une hiérarchie trop exigeante, de projets complexes et d’un client difficile, Mickaël a fait un malaise en conduisant. L’épreuve lui ouvrira les yeux sur la nécessité de repenser sa carrière et son bien-être…
Pendant une période de convalescence, la photographie s’est de nouveau imposée à lui, non plus comme un hobby, mais comme une vocation potentielle. La formation en photographie a alors émergé comme une opportunité intéressante, malgré les doutes, malgré les défis. D’autres ont réussi, comme lui, à l’instar d’Eric Pillot qui a gagné le prix Marc Ladreit de Lacharrière en 2014 et dont l’oeuvre a donné lieu à un hors série de la revue des deux mondes.
La complexité de vivre sa passion…
La décision de vivre de sa passion peut s’avérer être un véritable casse-tête, c’est en tout cas ce que Mickaël Bonnami a découvert à ses dépens, lorsqu’il a entrepris cette aventure. Pourquoi ? Pour la simple raison qu’être son propre patron et indépendant n’offre pas toujours la stabilité financière espérée. Pour autant, les avantages de la formule, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi, peuvent largement compenser ses limites et ses défis. En effet, se mettre à son propre compte et vivre de sa passion équivaut à une plus grande liberté dans la prise de décisions, dans l’organisation de son emploi du temps, mais aussi, et surtout, dans l’évolution de son entreprise à son rythme et selon ses aspirations. Pour beaucoup de « passionnés », à l’instar de Mickaël, le plaisir de faire quelque chose par choix et par passion prime sur tout le reste !
Bien entendu, nombreuses sont les personnes qui considèrent le statut de salarié comme plus sûr, ce qui se comprend parfaitement. Mais Mickaël n’est pas du tout de cet avis… Son expérience personnelle, traumatisante, l’en a définitivement convaincu. Car s’il avait continué en tant que chargé d’affaire dans un environnement stressant, à la limite du toxique, il aurait peut-être raté de précieux moments avec sa fille, et n’aurait pas pu vivre autant d’expériences photographiques enrichissantes, que ce soit à titre personnel ou dans le cadre de ses formations.
Ajoutons à cela que l’idée de la sécurité d’emploi est souvent illusoire. On en voit la preuve tous les jours, surtout dans le contexte actuel. En effet, les entreprises ne sont pas immunes aux difficultés, aux crises, qu’elles soient sanitaires, économiques ou sociales, bouleversant le marché du travail. La vraie question qui se pose dès lors est la suivante : vaut-il mieux chercher la sécurité avant tout ou trouver un épanouissement et une compétence dans ce que l’on fait ?
La question a le mérite d’être posée, d’autant plus qu’il est particulièrement facile de trouver des raisons pour ne pas se lancer. Mickaël lui-même a entrepris cette transition vers une vie de passion alors que sa femme avait également quitté son emploi, et que sa fille venait de naître. Les défis étaient donc nombreux, mais cela ne l’a pas empêché de persévérer, bien que son entreprise ne soit pas encore pleinement établie. Mais elle continue de progresser, même en période de crise… Pour Mickaël, la réponse est on ne peut plus claire : on ne saura jamais si l’on est capable de vivre de sa passion si l’on ne tente pas l’aventure ! La meilleure façon de juger d’une décision est simplement de la prendre, sans se laisser submerger par les incertitudes.
Vivre de sa passion, une réalité pour tous ?
Le sujet que nous abordons ici est, vous l’aurez remarqué, assez délicat : est-il possible pour tout le monde de vivre de sa passion ? Sur le ton de la plaisanterie, Mickaël Bonnami évoque qu’une telle réalité transformerait notre monde en un immense terrain de football bordé de pompiers et de vétérinaires, rappelant les rêves d’enfance de nombreuses personnes. Et il n’a pas complètement tort !
Selon lui, tout le monde ne peut pas, et ne devrait pas, chercher à vivre de sa passion. Et ce n’est pas nécessairement une question de talent ou de ressources. Bien souvent, le plus grand obstacle à cette quête est celui que l’on se pose soi-même. Il y a dix ans, Mickaël admet qu’il n’aurait probablement pas eu le courage de se lancer dans cette aventure… En outre, il reconnaît volontiers que tout le monde n’est pas « taillé » pour l’autonomie dans sa vie professionnelle, car certains préfèrent suivre des directives, tandis que d’autres sont doués pour la gestion mais moins pour la promotion de leur travail, et inversement. Pour vivre de la photographie, par exemple, il ne s’agit pas forcément d’être le meilleur photographe de la place… Ce qui compte, c’est d’être capable de vendre et de faire la promotion de son travail. De son côté, Mickaël Bonnami se voit lui-même comme imparfait, mais sa passion et son envie de transmettre compensent largement ses limites.
Par ailleurs, il insiste sur le fait que chercher à être le meilleur dans son domaine n’est pas la bonne voie à suivre, car la passion et, plus important encore, la certitude de cette passion, sont prioritaires. La preuve ? Beaucoup de photographes particulièrement talentueux n’arrivent pas à vivre de leur art, tandis que d’autres, visiblement moins doués, signent de belles réussites financières. Vous l’aurez donc compris, vivre de sa passion passe par, et cela paraît comme une évidence, une véritable passion, couplée à la volonté de se dépasser. Et gardez à l’esprit que les compétences et le savoir-faire peuvent être acquis en cours de route, mais la passion doit être au cœur de tout projet réussi.
Vivre de sa passion : une quête universelle ?
Est-il alors possible de vivre de sa passion ? Plus important encore : est-il souhaitable de vivre de sa passion ? Ces questions demandent réflexion… A l’instar de Mickaël, nous sommes convaincus que de nombreuses personnes ont, à un moment ou un autre au cours de leur vie, ont envisagé de transformer leur passion en profession, mais peu osent franchir le pas, préférant le confort (tout relatif) d’un revenu régulier et de la stabilité de l’emploi. Mais dans une ère où le numérique domine et où l’information est à portée de clic, la tentation est particulièrement forte. Plus que jamais, la société actuelle nous incite à envisager d’autres horizons professionnels, à revoir notre mode de vie et nos conditions de travail.
Pour autant, la décision de franchir le pas ne doit pas être prise à la légère. Notre conseil aux salariés : pensez à une rupture conventionnelle pour assurer une transition financièrement sécurisée. Et si vous faites partie des chanceux qui sont déjà rémunérés grâce à leur passion, on vous encourage vivement à prendre le risque et à vous donner les moyens de réussir pleinement. Certes, certains obstacles peuvent sembler insurmontables, mais bien souvent, ces freins peuvent être levés avec du temps et une bonne préparation. Et si la peur est trop grande, mieux vaut attendre le bon moment ou reconsidérer la décision de se mettre à son compte.
Rappelons à ce propos une précision importante, qui s’impose comme une évidence : ne pas vouloir vivre de sa passion est également un choix valable, et tout à fait normal ! Oui, ne pas suivre une tendance ou un mouvement n’est pas forcément synonyme d’échec ou d’anormalité, en cela que chacun doit suivre son propre chemin et être à l’écoute de ses aspirations. Pour autant, que chacun ait un jour l’opportunité d’essayer de vivre de sa passion, c’est tout le mal que l’on vous souhaite !
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